date: jeudi 10/07/1997 (21 ans) lieu: Taverny

Cédric veut s'acheter une Nintendo 64 grâce à l'argent que sa grand-tante Edwige lui a donné. Cette dame vit en Allemagne, elle est veuve et elle a beaucoup d'argent. Cédric ne peut pas échanger ses deutschmarks contre des francs, car les frais de change sont trop élevés. Il va me confier l'argent pour que j'aille acheter une console de jeu en Allemagne. Je vais aller m'acquitter de ma tâche à Kehl. Il faut dire que le trajet n'est pas très long pour moi, depuis Strasbourg, à peine 20 minutes. En plus, le trajet en train est gratuit, suite à un accord entre les deux villes. J'arrive dans le centre, et je marche jusqu'à la boutique de jeux vidéo. Je demande s'ils parlent français, "Sprechen Sie französich ?". Évidemment que non. "Ich möchte die neue Nintendo vier und sechsich zu kaufen". Ouf, ils ont compris. Je prend aussi des manettes de différentes couleur, vert et rouge, et le jeu Mario Kart 64. Je paye, quelque chose comme 300 ou 350 Marks, je ne me souviens plus. La console n'est pas encore sortie en France. Je prend ensuite le train pour Paris, avec un paquet assez volumineux. J'arrive donc chez Cédric avec cette machine en avant-première. Il vit dans la maison que sa mère lui a laissé à Taverny. Loris et de nombreux amis à eux sont présents pour l'occasion. On va jouer à Mario Kart 64 pendant quelques heures, en se passant les manettes à tour de rôle. (écrit le: 2013-12-15) catégorie: jeux vidéo année: 1997 son
commentez
[0] 
date: vendredi 11/06/1993 (17 ans) lieu: Margency

Au cours d'une partie de basket-ball, je me suis fêlé le petit doigt de la main droite. Il a fallu faire de nombreuses radios, et le médecin de l'hôpital m'a fait porter un attelle pendant un mois. Pile au moment du bac français… Ce n'est pas encore trop grave pour l'épreuve orale. Ça l'est un peu plus pour l'écrit. La plaque métallique qui protège mon doigt frotte sur la feuille quand je rédige mon résumé, du coup, ma copie est couverte de volutes grises qui suivent ma calligraphie hésitante. Pour l'oral, notre professeur nous fait présenter une liste de textes qui sont sur le thème du "culte de soi". Rousseau, Sartre et Voltaire sont dans cette liste, qui me sort par les yeux tellement je suis en désaccord avec le parti pris par notre prof. Si j'avais eu l'intelligence et le courage de faire ma propre liste, j'aurais certainement choisi d'autres textes. Plutôt que "cultiver son for intérieur", il me semblait plus important de "cultiver son rapport aux autres". Probablement qu'un extrait des "Raisins de la colère" de Steinbeck aurait été dans cette liste. L'un dans l'autre, j'ai passé l'épreuve, avec la moyenne puisque j'ai eu 11 à l'écrit et 9 à l'oral. (écrit le: 2013-12-15) catégorie: scolarité année: 1993
commentez
[0] 
date: vendredi 30/06/1989 (13 ans) lieu: Pologne

Nous partons pour une expédition. Nous sommes 8 dans un van Volkswagen de couleur jaune. Il y a ma mère, Gérard, ma grande soeur, Cédric, Loris, Anna et son mari. Anna est notre guide polonaise. Elle a une soixantaine d'années, et s'occupe d'une association qui envoie des colis dans son pays natal, pour améliorer le quotidien des personnes qui sont restées là-bas. Son mari est hémiplégique, et ne parle quasiment pas. Nous avons prévu de passer par différents endroits: Varsovie, Cracovie, Poznan. Il faut aussi aller voir la famille éloignée de Gérard, une cousine de son père notamment. Après une nuit en Allemagne de L'Ouest, où tout nous semble confortable, nous arrivons à la frontière, le fameux "rideau de fer". De l'autre côté, le contraste est saisissant. Tout est gris, sale ou rouillé. Le premier soir, nous dormons chez l'habitant. Anna a réussi à trouver un hébergement dans une ferme. Comme il n'y a pas d'éclairage, il est difficile de voir où nous allons. Les draps sont froids et humides, mais nous arriverons à dormir. Les jours suivants nous permettrons de nous acclimater aux rigueurs des pays de l'Est. Nous arrivons dans des restaurants vides, où les Menus sont remplis de plats que le cuisinier ne peut pas nous préparer. A chaque fois que nous pointons notre doigt sur une photo sur le menu, la serveuse nous réponds "Nie ma" (il n'y en a pas). Nous mangerons donc à chaque repas une escalope panée et des haricots. Il est aussi prévu une escale à Auschwitz. Le silence et la solennité du lieu étaient vraiment pesants. Le mari d'Anna profite de ce silence pour nous adresser quelques phrases, émouvantes mais incompréhensibles. Il terminera par ce mot: "Kaputt", en désignant sa tête. Il mourra quelques semaines plus tard. (écrit le: 2013-12-15) catégorie: voyages année: 1989
commentez
[0] 
date: mercredi 01/03/1989 (13 ans) lieu: St-Leu-la-forêt

Au collège, mes camarades de classe m'appellent « Penette », ils me connaissent comme ça. Il faut dire que mon nom composé est difficile à retenir. J'aurais préféré qu'ils m'appellent Florent. Mes notes sont souvent assez basses, mais je suis dans une classe dont le niveau est quand même assez élevé. Les professeurs se tournent souvent vers moi pour poser une question à quelqu'un « au hasard ». Ils essayent peut-être d'améliorer mon niveau en m'obligeant à répondre. Ma timidité rentre évidemment en ligne de compte pour choisir la personne à qui ils posent des questions. Étant donné qu'ils n'entendent pas souvent le son de ma voix, il faut bien qu'ils m'interpellent pour me faire réagir. "Comment appelle-t-on la droite passant par le centre et limité par les points du cercle ? Je choisis un élève au hasard... Penette". Comme je suis celui sur lequel tombe toujours le hasard, ma classe change mon surnom: je deviens « Au hasard, Penette ». L'explication est évidente, pour eux je dois forcément attirer la malchance. De même, il est facile de désigner quelqu'un, quand on ne veut pas faire une tâche ingrate: "Qui va chercher la balle, tombée dans le ravin ? Au hasard... Penette". Être le sujet de moqueries n'est jamais agréable. Tout les élèves ne me traitaient pas de cette façon, heureusement. (écrit le: 2013-12-15) catégorie: scolarité année: 1989
commentez
[0] 
date: samedi 18/02/1989 (13 ans) lieu: St-Leu-la-forêt

Un de mes amis au collège s'appelle Romuald. Il habite dans une maison avec sa mère et sa grande soeur à côté de l'école. Assez petit, avec ses grosses lunettes, il fait plus que son âge. On dirait qu'il a emprunté sa manière de parler à un grand-père. Ses vêtements d'un autre temps sentent un peu le renfermé, et il garde un mouchoir en tissu plié en boule au fond d'une des poches de son pantalon en velours côtelé. Je le trouvais gentil avec moi, ce qui n'était pas le cas de beaucoup de mes camarades de classe. Il était un des meilleurs élèves, en tout cas il était beaucoup plus intelligent que moi. On dirait aujourd'hui qu'il était un "geek". Nous sommes allés un week-end à la patinoire, car il y allait souvent faire du hockey sur glace. Sa soeur m'a appris à avancer à reculons avec des patins à cette occasion. Une fois rentrés chez lui, je me souviens qu'il m'a fait écouter une chanson sur son lecteur de cassette. Ça n'était pas du tout de la musique de son âge, on aurait dit du cor de chasse ou quelque chose dans le genre. Je l'ai répété à un autre élève de ma classe en sa présence, ce qui a beaucoup choqué Romuald. Il faut dire que j'ai tendance à traiter les gens que je connais de façon assez dure, peut-être car j'attends la même chose de leur part. Un copain qui ne vous dit pas tout est forcément un peu hypocrite. Les gens les plus seuls sont ceux qui disent toujours ce qu'ils pensent être la vérité. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas gardé beaucoup d'amis. Je le regrette aujourd'hui. (écrit le: 2013-12-15) catégorie: scolarité année: 1989
commentez
[0] 
date: Dimanche 10/04/2005 (29 ans) lieu: Carrières-sur-Seine

Je suivais le golf par intermittence. La télévision souvent rend assez mal la tragédie que vivent les golfeurs sur les parcours. Pour les Masters d'Augusta, ce n'est pas le cas. Le lieu est magnifique, le moment de l'année est parfaitement choisi. C'est le début du printemps, et la nature est florissante. La première fois que j'ai vu ce tournoi, c'était en 1996. Voir un champion comme Greg Norman s'effondrer en quelques minutes et laisser Nick Faldo gagner a été une leçon que je n'ai pas oubliée. Regarder cette compétition était devenu pour moi comme un rite de passage signifiant que l'hiver était passé. J'étais principalement abonné à Canal + pour suivre cette compétition ! Peut-être est-ce à cause de la pelouse bien verte qui couvre véritablement l'écran de télévision qui agit comme une thérapie chromatique sur moi. Le rythme extrêmement lent des golfeurs rend le programme hypnotique, et sans que je sache pourquoi, j'aime regarder ces sportifs se prendre la tête pour un brin d'herbe qui recouvre un balle minuscule. Depuis quelques années, je suivais la carrière de Tiger Woods, qui s'avère être né un mois après moi. Je me sentais plus proche de lui que de la plupart des autres compétiteurs plus âgés qui parcouraient ce tournoi. Il était proche de la victoire. Au 16ème trou, le dernier jour, il a fait partir la balle sur la gauche du green, à la limite du « rough ». Ce par 3 est composé presque exclusivement d'eau, suivi d'un green terrifiant. Pour dépasser son adversaire, Tiger devait rentrer un chip de l'extérieur du green, sans taper trop fort sinon la balle serait allé dans le lac. Après une période de concentration intense, il a dosé son coup à la perfection. Après avoir rebondi à l'entrée du green, la balle est partie dans la pente, à la bonne vitesse, droit vers l'objectif. S'arrêtant un instant au bord(certains disent: pour que l'on voit bien la marque de l'équipementier !), elle a fini sa course dans le trou. J'étais fou, je sautais en l'air. Jamais de ma vie je n'avais vu une chose pareille. (écrit le: 2013-11-10) catégorie: télévision année: 2005
commentez
[0] 
date: lundi 31/01/1994 (18 ans) lieu: Strasbourg

Le manga de Masamune Shirow sort en France. C'est une découverte totale pour moi, tant au niveau du dessin, du scénario que des idées qui y sont exposées. Des scènes d'action, des jolies filles, d'accord… mais pas que ça. La cité utopique d'Olympus est un îlot de calme sur une Terre futuriste dévastée. Cette ville est un symbole. Le dernier espoir que l'homme peut encore être autorisé à vivre sans surveillance, ni contrôle excessif. Qu'il n'a pas à être remplacé par des clones ou des cyborgs, bien plus faciles à manipuler ou à calmer. Les machines. Il y a celles qui aident les humains. Des armures articulées, des moyens de transport, des serviteurs humanoïdes. Mais on retrouve aussi l'obsession d'Isaac Asimov. L'ordinateur qui régente la ville est chargé de la protéger, à tout prix: Gaïa. La machine, assistée de quelques sages, prend des décisions logiques mais moralement inacceptables. Le seul moyen de l'arrêter, c'est de la désactiver. Le petit pépin d'une pomme génétiquement modifiée (Appleseed) que l'héroïne met dans une cartouche de Berretta est la seule chose permettant d'empêcher l'ordinateur de mettre ses plans à exécution. Entre deux exemples de "simplicité fonctionnelle, complexité structurelle", on assiste à un débat philosophique où l'un des sages nous invite à nous rappeler de Scipion. Et puis l'architecture. La ville est dessinée avec un niveau de détail inouï. Certaines planches de l'album représentent des bâtiments avec une précision saisissante. Il manquerait peu de chose pour les construire dans la réalité. Un ingénieur, capable de créer un Monde cohérent, voilà ce qu'est Shirow. (écrit le: 2013-11-10) catégorie: bandes dessinées année: 1994
commentez
[0] 
date: vendredi 10/06/1994 (18 ans) lieu: Strasbourg

Il faisait très beau, et j'attendais ce moment avec impatience. On va enfin passer notre baccalauréat. L'épreuve commence avec le devoir de philosophie. Notre boîte à bac n'a pas le droit d'organiser l'examen, nous sommes donc convoqués au Lycée Jean Monnet à 8h00. Les sujets étaient: « Peut-on attendre tout de l’État ? », «
Le temps est-il pour l'homme une limite ? » et un texte d'Aristote. L'examinateur attend le début, puis nous annonce: "Vous avez 4 heures". Notre professeur de philo nous avait fait étudier longuement un texte de Bergson, extrait de son livre « Essai sur les données immédiates de la conscience ». Il y était question de temps, d'espace et de la perception que les hommes ont de ces deux notions. Mais je n'ai pas osé m'attaquer à ce sujet. Comme je ne fais pas confiance à mes capacités d'analyse (pour d'excellentes raisons !), j'ai laissé comme d'habitude le texte philosophique de côté. Je me suis donc mis à écrire sur le l’État, et ce qu'on pouvait en attendre. On peut citer des auteurs dans son devoir, mais pas trop (j'ai du citer Montesquieu). La structure classique (thèse-antithèse-synthèse) de mon texte de six pages n'a pas du être suffisante pour m'assurer un bonne note. 7/20, ça ne m'a pas trop surpris. La philo, c'est un peu la loterie: ça passe ou ça casse. Enfin, ça casse souvent quand on ne sait pas de quoi on parle. Heureusement que les mathématiques et le sport m'ont rapporté des points. Pour la dernière épreuve, l'oral d'anglais, je me retrouve dans le Lycée de Bischheim. Heureusement que Marjorie, une élève de notre classe, a une petite voiture pour nous amener à destination. C'était le 29 juin. Malgré mon aisance à parler anglais, j'ai un peu séché sur le vocabulaire. Incapable de me souvenir du mot « télécommande » en anglais ("remote control" !), j'ai du perdre quelques points. Il y avait aussi un texte sur les concerts de Woodstock en 1968 à analyser. Quelques jours après, j'avais mon bac avec une moyenne de 10,04. Mention « passable ». J'étais le seul de ma classe à l'avoir... (écrit le: 2013-09-21) catégorie: scolarité année: 1994
commentez
[0] 
date: samedi 26/10/1991 (15 ans) lieu: St Leu la Forêt

Je vais voir ce film, et je m'attend à du grand spectacle: j'ai vu les bandes annonces à la télévision. Un camarade de classe me décerne le titre de fan N°1 du film...Il faut dire que je collectionne les images de « Terminator 2 » dans le magazine "Première" auquel je suis abonné, et que j'ai acheté l'album des Gun's and Roses « Use your illusion » juste pour la chanson que John Connor écoute sur le ghetto blaster de son pote dans le film. Je m'imagine sur une moto-cross au guidon de ma 103 Peugeot, en train d'échapper à un robot fabriqué en métal liquide. Je dessine aussi des têtes de Terminator dans mon agenda. Avec mon argent de poche, je me suis acheté aussi le jeu « Terminator 2 Judgment Day» pour Amiga. Quand on sait qu'il faut moins d'une heure pour finir le jeu, j'ai regretté un peu cette dépense par la suite. A cette époque, je mâchais des chewing-gum pour avoir l'air cool et ressembler à un dur à cuire. Mon baladeur de marque SABA crachait un son relativement pourri dans mes écouteurs, mais ça me suffisait largement pour m'isoler dans les transports en commun. Le titre "You could be mine" tournait en boucle dans mes oreilles. (écrit le: 2013-09-21) catégorie: cinéma année: 1991 son
commentez
[0] 
date: samedi 15/01/1983 (7 ans) lieu: Colombes

Nous allons à un concert à la MJC de Colombes. Mes copains de classe sont venus eux aussi. Jean et Guillaume, et leur mères étaient probablement là. C'est un chanteur québecois, Gilles Vigneault, qui se produit dans la salle de spectacle ce soir là. C'est peu dire que ce style de musique ne m'intéressait pas, il faut préciser que j'avais 7 ans. Quand les lumières se sont éteintes, nous avons réellement commencé à nous ennuyer. Je ne comprenais pas pourquoi il fallait battre nos mains l'une contre l'autre à la fin des chansons. Ca me faisait mal aux paumes et aux oreilles. Par contre, nos parents semblaient vraiment apprécier le spectacle. Nous en avons profité pour nous éclipser. Nous étions assez petits pour nous glisser sous les planches de bois de l'estrade sur laquelle nous étions assis. L'échafaudage des gradins ressemblait à une cage à singe. Cet espace s'est donc transformé rapidement en aire de jeu, pour nous qui étions de gamins. On s'est tellement amusé qu'on a fini par faire trop de bruit. Je me souviens que je me suis fait gronder. (écrit le: 2013-09-21) catégorie: enfance année: 1983
commentez
[0] 