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18/04/2004 Le Japon est le pays que j'aimerais le plus visiter au Monde
Je suis tombé dedans quand j'étais petit,
par la petite porte, celle des dessins animés.
Je n'ai senti ma passion pour le pays que plus tard,
lors d'un exposé que je devais faire au Collège sur le Japon.
J'ai découvert tout un univers en faisant ce travail, j'ai aussi
balayé beaucoup de préjugés que la plupart des gens
ont sur le Pays du Soleil levant.
C'est encore plus tard, en lisant les "Chroniques japonaises"
de Nicolas Bouvier, que je me suis intéressé aux détails
de la vie des japonais : le raffinement dans les relations avec les autres,
l'architecture, l'aménagement intérieur et la décoration
de l'habitat. Dans tous ces domaines, le Japon a codifié avec une
précision extrême ce qui doit être et ne doit pas être
fait, c'est ce qui le rend si hermétique.
Le livre de Bouvier est le récit de son voyage
au Japon, de son arrivée en 1964 à son départ en 1966.
Il entrecoupe son récit de références à la
mythologie nippone et aux évènements qui ont façonnés
le pays. Ce qui marque le plus c'est son constat d'incompréhension
entre deux civilisations, deux mondes qui n'ont rien en commun et qui s'ignorent |
Depuis peu, les japonais ont commencé
à parler d'eux, et à essayer de faire comprendre leur culture
aux autres pays du Monde. Il faut savoir que leur consigne était
pendant longtemps de ne rien dire sur soi et sur son pays à des
étrangers.
Les seuls éléments qui nous ont fait connaître
le pays étaient alors : les films de Akira Kurosawa ("Rashomon"
, "Les sept Samouraïs",...), les livres de Mishima, les estampes japonaises,
et la vision qu'en avaient les américains après la seconde
guerre mondiale (les kamikazes, les geishas, les courbettes pour dire bonjour,
etc...).
Depuis, les nippons avaient une réputation de drogués
du travail, et les modèles d'entreprise gérés "à
la japonaise" se sont exportés avec plus ou moins de succès.
On se souvient aussi du mot malheureux d'Edith Cresson qui les comparait
à des fourmis). Il y a eu aussi les dessins animés japonais,
les jeux vidéo, qui ne nous en apprennent pas beaucoup plus sur
leur culture. Ce n'est qu'au milieu des années 90 que nous sont
parvenus des témoignages plus intimistes, des films de jeunes réalisateurs,
ou ceux de Takeshi Kitano (plus connu dans son pays pour ses clowneries
télévisées que pour "Sonatine", "Hana Bi" ou "l'été
de Kikujiro"). Des télévisions étrangères on
réussi à filmer des documentaires sur le malaise de la population
vieillissante délaissée (la retraite n'existe quasiment pas),
et le mal de vivre des jeunes (notamment le reportage de Jean-Jacques Beineix
sur les otakus).
On doit certainement ce revirement à la recession
économique qui a touché le pays à cette époque,
et qui a mis fin à la sécurité de l'emploi. D'autres
illusions de supériorité se sont effondrées en matière
de sécurité intérieure, puisque jusqu'à l'évènement
tragique de la secte Aum, le pays était considéré
comme le plus sûr au Monde ; je fais référence à
l'attentat au gaz sarin de la secte Aum dans le métro de Tokyo.
Le tremblement de terre de Kobe, qui a fait 6000 morts, a prouvé
également la vulnérabilité du pays du "zéro
défaut"... |
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