Stage à France-Soir 
date: lundi 16/12/1991 (16 ans) lieu: Paris
Nous sommes à nouveau invités à faire un stage en entreprise. Comme je n'ai pas trouvé, je m'adresse à l'administration du lycée, qui se charge de trouver des stages. Un membre de la famille d'un des profs du lycée travaille à France-Soir. J'ai donc rendez-vous au mois de novembre à Paris pour rencontrer cette personne qui doit me présenter le stage que je vais faire au mois de décembre. Je stresse. Je me perds, je rate le rendez-vous avec ce Monsieur. Heureusement, il n'est pas susceptible et le rendez-vous est reporté la semaine suivante. La rencontre a lieu dans les locaux du journal "Le Figaro". Mon stage doit commencer en décembre, dans les bureaux de Bercy du journal. La loi Évin est passé peu de temps auparavant, ce qui aura des conséquences financières importantes sur l'entreprise. Par contre, il n'y a pas encore d'interdiction de fumer sur le lieu de travail, ce qui ne m'arrange pas! Les cigarettes se consument dans l'ensemble des locaux et créent cette atmosphère particulière, que je trouve irrespirable. Je suis accueilli lundi matin par le responsable des ressources humaines. Certains journaux sont vendus sous la marque « LAurore », que France-Soir a racheté, car des clients sont nostalgiques de ce nom, synonyme de l'article dÉmile Zola "J'accuse". D'ailleurs, l'histoire prend une part importante dans l'organisation de la salle de rédaction. La trace de Pierre Lazareff est encore présente lorsque je fais ce stage. Évidemment, le tirage a fondu depuis l'époque glorieuse de cette légende. Les corps de métier me sont présentés par le responsable de mon stage: rédacteurs, correcteurs, comptables, vendeurs d'espace publicitaire... Le quotidien de ce journal, ce sont surtout les plans de licenciement et les grèves. Je vais passer chaque jour dans un bureau différent, mais l'ambiance est délétère et les employés ont peu de temps à me consacrer. A leur décharge, je dois dire que je n'insiste pas beaucoup pour participer: je dégage assez peu d'enthousiasme. Je ne sais même plus à quoi j'ai passé mes journées: sûrement à la rédaction de mon rapport de stage bidonné. Le jeudi, le responsable de mon stage me demande d'accompagner en Seine et Marne un vendeur-placeur balafré qui écoute "Les Grosses Têtes" sur son auto-radio. Celui-ci m'offre le "Pariscope", alors que nous allons voir les imprimeurs du journal. Il m'explique les ficelles du métier, comment fidéliser les buralistes pour placer le journal à un endroit stratégique sur les présentoirs, offrir des exemplaires gratuits, etc... Le lendemain, dernier jour du stage, je présente ma journée de la veille de manière désabusée: "J'ai fait une balade". Cette réponse va rendre le responsable des ressources humaines furieux. En gros, je leur ai fait perdre leur temps pendant ce stage. Ce à quoi je lui répond doucement que mon but est d'écrire des articles, pas de vendre du papier. Il m'annonce que mon stage est terminé, à 10 heures du matin. Je rentre chez moi, et je n'ai plus aucune envie de devenir journaliste. (écrit le: 2011-10-23) catégorie: stages - année: 1991