Les Essarts cliquez pour afficher en grand

date: vendredi 10/09/1993 (17 ans) lieu: Strasbourg

Mon dossier scolaire était plombé. Impossible d'entrer dans le lycée qui était en face de chez moi. Me voilà inscrit dans une boîte à bac, le lycée des Essarts, à un peu plus d'un kilomètre de chez moi. L’établissement est tenu par une quinquagénaire au fort accent des pays de l’est. Ma classe était composée de quinze élèves tous plus insouciants les uns que les autres. Comme dans une prison, on faisait connaissance avec les camarades de classe en se posant une question "Pourquoi t'es là ?". Certains avaient été exclus du lycée public. D'autres étaient inscrits car leurs parents pensaient qu'ils seraient mieux encadrés dans une petite structure. En fait, c'était tout le contraire. J'étais libre comme l'air, la quantité de travail à fournir était à peine la moitié de ce que je devais faire à Notre-Dame de Bury. Pour le cours d’Histoire-Géographie, j’arrivais à la fin de la première heure, et personne ne trouvait à y redire. Je savais que j'aurai à le payer à la fin de l'année, mais en attendant je profitais de ma liberté pour faire connaissance avec Strasbourg et son quartier étudiant. Le plus étonnant était peut-être le prof de philo, un jeune type hirsute mais très rigoureux, et qui nous a fait faire le programme à sa manière. Nous avions du mal à comprendre ce qu'il disait à cause de sa barbe, et il désespérait de lire quelque chose d'intelligent sur nos copies. Il a remarqué avec une surprise émue un passage d'une de mes dissertations où j'expliquais que "l'instant est au temps ce que le point est à la géométrie, il n'a ni longueur, ni largeur". La plupart du temps, il était déçu par ce que j'écrivais. (écrit le: 2011-07-26) catégorie: scolarité - année: 1993

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