Valence-Montélimar à vélo cliquez pour afficher en grand

date: samedi 20/09/2014 (38 ans) lieu: Montélimar

ViaRhôna. Ce nom désigne une longue piste cyclable qui relie le lac Léman à la Méditerranée en suivant le cours du Rhône. J'avais l'idée de suivre le tracé de cette piste, quand j'aurais le courage… et le temps. Mais j'étais souvent pris par mes obligations professionnelles et familiales. Il faut plus d'une semaine pour rejoindre la Camargue en organisant les étapes qui relient les Alpes à la mer. Je cherchais un moyen de réaliser mon rêve, hélas je n'avais trouvé aucune solution réalisable au bout de quelques mois. J'avais fini par renoncer. Et puis une ouverture s'est présentée. Un voyage dans la Drôme avec Véronique pouvait se faire au mois de septembre, et je décidais d'y coller une activité solitaire: rouler au bord du Rhône entre Valence et Montélimar. Je me renseigne sur le tracé, et découvre sur un site internet que le parcours est en pointillé: la ViaRhôna existe en grande partie dans l'imagination de ses concepteurs, il n'est pas possible de maintenir un chemin aussi long sans y mettre d'immenses moyens, mais ceux-ci n'étaient pas à la hauteur de leurs ambitions. De toutes évidences il n'y a pas de cohérence globale, à part quelques panneaux qui vont m'aider à ne pas dévier du chemin. Nous partons donc vers Montélimar, où nous avons réservé une chambre à l'hôtel "Beausoleil**" proche du centre piéton de la vieille ville. Les lieux sont empreints de nostalgie et les touristes viennent y chercher le souvenir du passage de la Nationale 7 et des fameux embouteillages de la route des vacances sur la côte d'Azur. La route nationale chantée par Trénet a subi une hémorragie en 1966 quand l'autoroute A7 a transfusé le flot des voyageurs sur une belle ligne droite. Mais le patient respire encore et la ville reste accueillante, comme nous le constaterons après quelques heures de route. Le parfum du nougat nous caresse les narines alors que nous parcourons les alentours du théâtre et du château. Nous avons garé la voiture dans le parking de l'hôtel et prenons possession de notre chambre. Je demande à l'accueil un endroit pour poser mon vélo à l'abri, et l'employé de l'hôtel pose mon VTT à la cave. Avant de m'endormir, je scrute minutieusement les sept feuilles de papier sur lesquelles j'ai imprimé le détail de mon parcours, les passages les moins évidents sont surlignés au stabilo. Après avoir pris le petit déjeuner, nous partons vers Valence. Après avoir fait quelques détours, nous finissons par trouver le point de départ. Véronique prend le volant pour rentrer à l'hôtel. Je lui ai donné rendez-vous à l'heure du déjeuner. A cet instant, une impression de liberté m'enivre. Plus d'entraves d'aucunes sortes, c'est la première fois depuis des mois que je n'ai aucun compte à rendre. J'ai juste à suivre le cours d'un fleuve, une perspective des plus reposantes. Je traverse le pont afin de rejoindre la rive droite du Rhône et passe par la même occasion en Ardèche. Il fait un temps magnifique, et le paysage est sauvagement canalisé par des infrastructures de toutes sortes. Des routes, des ponts, un chemin de fer et un barrage hydroélectrique ponctuent ma balade. C'est aussi la France des années 60 que j'ai sous les yeux. Celle de l'agriculture intensive, du TGV, des autoroutes et des centrales nucléaires. Ces ajouts très récents contrastent avec la topographie marquée par la fonte des glaciers millénaires. Des arbres fruitiers et des zones maraîchères longent ma route dominée par les monts d'Ardèche à l'ouest. Devant moi s'envolent d'énormes volutes blanches depuis les cheminées de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse. J'ai soigneusement suivi le plan mais suis souvent obligé de faire demi-tour après avoir compris les signes inscrits sur mes petites feuilles de papier. Arrivé au bout d'un chemin longeant un champ de panneaux photovoltaïques, je suis bloqué par des barrières, et suis obligé de passer dans un conduit en béton avec de l'eau jusqu'aux mollets. Puis je finis ma route à côté des champs de lavande avant de traverser une zone d'activité commerciale au nord de Montélimar. J'arrive à destination après trois heures et demi de pédalage intensif, les jambes et les bras cuits par le soleil. Juste à l'heure pour le repas de midi. (écrit le: 2020-06-26) catégorie: voyages - année: 2014

les propos tenus n'engagent que son auteur, les souvenirs relatés dans ces anecdotes sont subjectifs | Contactez-moi