Bruxelles à vélo 1er jour cliquez pour afficher en grand

date: mardi 23/10/2018 (42 ans) lieu: Guise

Depart de Noyon pour Bruxelles, mais le vélo n'avance pas vite. Je prends beaucoup de retard, et finis par arriver péniblement au musée de la Résistance et de la déportation de Terguier. Je n'ai pas le temps de le visiter, en prends une photo puis j'enchaîne: La Fère, Brissay-Choigny, et vers 13h, je mange mon pique-nique à Mézières-sur-Oise. Puis, après la ville de Sissy, c'est le familistère de Guise que j'atteins. Cet ensemble de bâtiments du XIXème siècle est très bien restauré, et représente sans doute le meilleur exemple de réalisation d'une utopie sociale et industrielle. C'est ici que sont fabriqués les célèbres poêles en fonte depuis 1846. L'objectif de son concepteur, Jean-Baptiste Godin, était de rendre la vie des ouvriers plus heureuse, lui qui était issu d'une famille modeste et critiquait le capitalisme libéral. Une grande statue de cet homme altruiste trône au milieu de la place centrale. J'entre dans le pavillon central pour visiter les expositions, puis dans le théâtre et la buanderie-piscine. Le temps de prendre un thé à la buvette, je récupère mon vélo posé derrière la boutique puis repars. Osy, Fesmy-le-Sart, Maroilles (très jolie ville d'où vient le fameux fromage). Mes réserves en eau ont beaucoup baissé, et je n'ai plus de jambes. Ce coup de pompe m'oblige à m'arrêter au cimetière du Favril pour remplir ma gourde. Puis c'est Aulnoye-Aymeries, Haumont et enfin, au clair de la pleine lune, Maubeuge. Bourvil chante dans ma tête alors qu'il est 20h30 et que les 40 derniers kilomètres se terminent sur les rotules. Après avoir roulé 140 km, je n'ai pas le courage de chercher un restaurant, je vais manger à celui du Campanile où j'ai réservé une chambre. Je m'endors dans une literie confortable et standardisée. Je repense aux paysages rencontrés, parfois d'une sauvage domesticité. Mais aussi à cette France abandonnée, où des machines remplacent les hommes, où vivent seules des personnes âgées. Des maisons en brique rouge se succèdent, dont certaines sont très belles et bien entretenues. Des éoliennes, des champs de colza et de pommes de terre s'étendent à perte de vue. Des volutes de fumées blanches s'envolent des cheminées de l'usine sucrière d'Origny. Le long de l'Oise, des étangs aménagés pour la pêche affichent des promesses de carpes et de truites arc-en-ciel gigantesques. Dans certaines rues, tous les appartements et toutes les maisons arborent leur petit panneau "A vendre" délicatement plié au milieu et attaché à la rembarde des fenêtres. J'imagine le désarroi de ces gens qui ne peuvent partir, bloqués entre deux vies, puis sombre dans un sommeil profond. (écrit le: 2019-11-24) catégorie: voyages - année: 2018

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