La Pologne en Transporter cliquez pour afficher en grand

date: vendredi 30/06/1989 (13 ans) lieu: Pologne

Nous partons pour une expédition. Nous sommes 8 dans un van Volkswagen de couleur jaune. Il y a ma mère, Gérard, ma grande soeur, Cédric, Loris, Anna et son mari. Anna est notre guide polonaise. Elle a une soixantaine d'années, et s'occupe d'une association qui envoie des colis dans son pays natal, pour améliorer le quotidien des personnes qui sont restées là-bas. Son mari est hémiplégique, et ne parle quasiment pas. Nous avons prévu de passer par différents endroits: Varsovie, Cracovie, Poznan. Il faut aussi aller voir la famille éloignée de Gérard, une cousine de son père notamment. Après une nuit en Allemagne de L'Ouest, où tout nous semble confortable, nous arrivons à la frontière, le fameux "rideau de fer". De l'autre côté, le contraste est saisissant. Tout est gris, sale ou rouillé. Le premier soir, nous dormons chez l'habitant. Anna a réussi à trouver un hébergement dans une ferme. Comme il n'y a pas d'éclairage, il est difficile de voir où nous allons. Les draps sont froids et humides, mais nous arriverons à dormir. Les jours suivants nous permettrons de nous acclimater aux rigueurs des pays de l'Est. Nous arrivons dans des restaurants vides, où les Menus sont remplis de plats que le cuisinier ne peut pas nous préparer. A chaque fois que nous pointons notre doigt sur une photo sur le menu, la serveuse nous réponds "Nie ma" (il n'y en a pas). Nous mangerons donc à chaque repas une escalope panée et des haricots. Il est aussi prévu une escale à Auschwitz. Le silence et la solennité du lieu étaient vraiment pesants. Le mari d'Anna profite de ce silence pour nous adresser quelques phrases, émouvantes mais incompréhensibles. Il terminera par ce mot: "Kaputt", en désignant sa tête. Il mourra quelques semaines plus tard. (écrit le: 2013-12-15) catégorie: voyages - année: 1989

les propos tenus n'engagent que son auteur, les souvenirs relatés dans ces anecdotes sont subjectifs | Contactez-moi