Trois zéros 
date: dimanche 12/07/1998 (22 ans) lieu: Strasbourg
La victoire de la France à la Coupe du Monde de Football. Avant cette date, je dois dire que le foot évoquait quelques mauvais souvenirs pour moi. Je n'ai jamais été un bon joueur de champ, j'avais donc souvent le rôle du gardien de but. C'est un sport où on s'emporte souvent, grisé par l'objectif de marquer. On oublie parfois qu'on joue sans protections, et j'ai parfois blessé quelqu'un sans le vouloir, et pris aussi quelques coups. Il est vrai que le niveau d'une cour d'école est très différent de celui d'une Coupe du Monde! Cette fois, il était question de beau jeu, celui qu'on aime voir. C'est un sport télégénique, et cette fois, c'était au tour de la France de l'organiser, et de la gagner. Les français n'arrivent toujours pas à admettre que leur tactique en 1998 consistait à fermer le "cadenas" plutôt qu'à créer des occasions. Et puis, reconnaissons-le, on jouait à la "maison". On peut quand même tirer un coup de chapeau à ces joueurs: Zinédine Zidane, David Trézeguet, Thierry Henry... Lizarazu, Blanc, Thuram. Ils nous ont montré qu'il y avait quelque chose d'harmonieux dans ce sport qui dépasse parfois les barrières culturelles et idéologiques. Ce qui m'a définitivement réconcilié avec le foot, c'est cette émission sur France 5, qu'animait Stéphane Paoli: "Planète Ronde". Il évoquait avec le footballeur Max Bossis l'histoire des Coupes du Monde successives, et leur impact sur la société. Il y a quelque chose d'universel dans ce sport. Mais c'est aussi un des derniers à donner un sentiment de fierté aux européens. Les premières places sont souvent occupées par les Etats-Unis et la Chine dans les autres évènements internationaux. Je n'ai suivi que les matchs importants, sur mon petit poste de télévision dans le studio de Strasbourg que j'occupais. Ce 12 juillet, je suis sorti de chez moi après le match pour voir les cortèges de voiture agitant le drapeau tricolore, et voir les gens heureux faire la fête. L'"effet" Coupe du Monde n'a pas duré longtemps, mais je dois avouer que j'en ai un peu bénéficié dans les mois qui ont suivi cet évènement. Moi qui ne vais pas naturellement vers les autres, je dois dire que ce sujet de conversation a favorisé le dialogue. D'autant que je me préparais à entrer dans une période incertaine, où les rapports humains allaient prendre une part importante: le service militaire ! (écrit le: 2012-02-11) catégorie: évènements - année: 1998