Orthodontiste cliquez pour afficher en grand

date: lundi 05/09/1988 (12 ans) lieu: Ermont

J'ai la dentition de travers. Mon sourire...ce n'est pas vraiment ça. Pour éviter à mes dents de se chevaucher, de pousser dans tous les sens, ma mère insiste pour prendre rendez-vous chez l'orthodontiste. C'est un soin qui est pris en charge jusqu'à 16 ans. Après cela, il est beaucoup plus difficile de faire bouger l'implantation des dents car la croissance est terminée. Ce dentiste va me poser des bagues en haut et en bas, reliées entre elles avec des fils très solides. Ces appareils sont en acier très coupant, et j'ai souvent du sang dans la bouche. Je me souviens que mes brosses à dents avaient une durée de vie très courte avec ce genre d'obstacle sur leur chemin! En plus de cela, il faut que je porte un appareil (de torture) toutes les nuits. Sur mes dents du fond, il y a des petits supports pour faire entrer un arc métallique relié à des élastiques et à une sorte de serre-tête. Il faut changer les petits élastiques toutes les nuits, car ils perdent rapidement de leur efficacité. Un jour sur deux, l'appareil tire les dents du bas, le lendemain, les dents du haut. Ça tire tellement fort que la douleur irradie dans tout le crâne. Évidemment, je ne dois pas me retourner la nuit sous peine de voir l'appareil se décrocher, ce qui signifie devoir le réinstaller dans le noir... Et si je rate le petit tube dans lequel se loge la tige en acier, je me rentre les bouts métalliques dans les gencives. J'oublie de dire qu'il est impossible de parler avec un tel attirail sur la tête. J'ai cru comprendre que pour faire avouer leurs secrets à leur prisonniers, des hommes de guerre s'attaquaient aux dents, c'est ce qui fait le plus mal. Sauf que je n'ai rien à avouer, à part que j'en ai assez de tout cet attirail. Régulièrement, je passe à Ermont pour que ce médecin regarde l'avancement du travail de traction sur mes dents du fond. Dans la salle d’auscultation, il y a trois ou quatre sièges côte à côte, et le dentiste passe d'un patient à l'autre sans changer de gants. Je suis souvent réprimandé, car le résultat ne le satisfait jamais, signe que je n'ai pas suffisamment fait d'effort avec l'appareil. Je lui réponds difficilement: « Veu fui désolé », alors qu'il garde un doigt dans ma bouche. Les visites chez les dentistes où je suis allé par la suite m'ont semblé de véritables parties de plaisir...même la roulette est comme une caresse. (écrit le: 2012-01-29) catégorie: santé - année: 1988

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