X-Files cliquez pour afficher en grand

date: dimanche 12/06/1994 (18 ans) lieu: Strasbourg

Ma grande soeur m'a prévenu par téléphone: "X-Files" passe sur M6. Elle voulait que je regarde pour lui dire ce que j'en pensais. La série a eu un certain succès aux États-Unis, ce qui a fait parler d'elle jusqu'en France. Le générique est réussi: très bien réalisé pour l'époque, il invite déjà à croire que tout est possible. Mutations génétiques, soucoupes volantes,... il se termine traditionnellement par la phrase "The truth is out there": "La vérité est ailleurs". La musique colle parfaitement à cette ambiance inquiétante. Puis l'épisode commence, et je suis surpris par ce mélange si particulier de complot gouvernemental, d'invasion alien et de paranormal. La tension romantique sous-jacente entre les deux agents du FBI, Fox Mulder et Dana Scully, nous donne ce petit ingrédient supplémentaire sans lequel la sauce n'aurait pas pris. Afin de détendre un peu l'atmosphère, Mulder est toujours là pour apporter une pointe d'humour. Ses remarques sarcastiques seront plus tard désignées des « muldérismes ». Si on devait désigner l'origine de cette série, le lien avec "Twin Peaks" serait évident. En tout cas, l'univers des deux programmes télévisés est très proche. La présence d'agents du FBI, de mystères et de monstres (style "Freak Show") n'est pas étrangère à cette affinité. Il y a aussi les forêts du Nord-Ouest des États-Unis, qui rappellent fortement les alentours de Seattle, où a été tourné Twin Peaks. En fait la plupart des épisodes sont tournés à Vancouver au Canada. On doit d'ailleurs à nos amis québécois le titre "Aux frontières du réel", sous lequel M6 a commencé à diffuser la série. Cette chaîne diffusait aussi une série « Au delà du réel », ce qui a un peu créé la confusion dans la tête des gens. La chaîne passait deux épisodes à la suite le dimanche soir. En regardant la télévision, j'arrivais à ne pas penser au lendemain, alors que je venais tout juste de passer mon Bac. Par la suite, un nombre important de programmes ont emboîté le pas à X-Files, de par son succès et son originalité. L'excellente série « Fringe » de J.J. Abrams en est la plus digne représentante. (écrit le: 2014-03-30) catégorie: télévision - année: 1994

Le survêtement Laser cliquez pour afficher en grand

date: jeudi 05/05/1988 (12 ans) lieu: St Leu la Forêt

La mode... j'ai toujours eu du mal à la suivre. Dans une ville de la banlieue parisienne, pour un élève au collège, ce n'est pas le critère le plus important. Il fallait surtout porter des « marques » à l'époque pour ne pas qu'on se moque de nous. Le "Laser", de marque Adidas, c'était le survêtement à avoir cette année là. Je faisais mes entraînements d'athlétisme avec, mais on pouvait aussi le porter dans la rue. Le tissu, une suédine assez fine, était assez beau, en tout cas pour un survêtement. Ma mère m'avait accompagné pour l'acheter dans un magasin de l'Avenue de la Gare à St Leu. Il faut dire qu'un de mes camarades de classe, Antonini, avait toujours les derniers modèles de baskets et de survêtement avant nous. On demandait à nos parents d'acheter les mêmes vêtements que lui, car on en était jaloux. J'avais également demandé qu'on m'achète des chaussures de sport "torsion": ce modèle se démarquait par sa capacité à se tordre par le milieu, un gadget vendu par des génies du marketing. Mais je n'en ai finalement jamais eu. (écrit le: 2014-03-30) catégorie: mode - année: 1988

Kafé Théâtre cliquez pour afficher en grand

date: lundi 01/09/1997 (21 ans) lieu: Strasbourg

Je ne pouvais pas faire les deux ans de mon BTS en stage dans la même entreprise. Je vais donc devoir à nouveau chercher des opportunités. Une des employées de l'OGACA, le cabinet comptable avec lequel travaillait le Théâtre où j'avais fait mon précédent stage, connait une personne qui cherche un stagiaire. Thierry MEYER est le comptable du "Kafteur". Il s'agit d'un café-théâtre situé à côté de la gare de Strasbourg. J'ai rendez-vous avec lui à l'entrée de la salle de spectacle, là où se trouve la caisse. Il m'explique l'histoire de cette association, née quelques années plus tôt, au "Café des Anges", près de la rue de Zurich. Ils ont ensuite racheté une petite salle pour produire des spectacles. Je suis engagé en tant qu'aide-comptable, avec une indemnité de 1800 francs par mois. Je m'occupe de la caisse certains soirs. Mon boulot consiste surtout à vérifier que les comptes sont justes. Le contexte dans lequel j'arrive est assez tendu: l'association a organisé un festival de spectacles d'humour quelques mois auparavant. Les places se sont bien vendues, mais le coût de l'opération a fragilisé les comptes. Les recettes ne couvraient pas les dépenses. Tous les voyants sont dans le rouge. Il faut serrer les boulons, et essayer de tenir le coup financièrement. Je me souviens être allé dans une boutique d'à coté pour faire des photocopies de documents administratifs. J'avais photocopié deux feuilles blanches, que j'avais jeté. La facture de la boutique ne collait pas avec le nombre de photocopies que j'avais effectué. j'ai eu droit à un petit cours sur le gaspillage de la part de la secrétaire. Thierry me terrifiait un peu. Il arrivait en fin de journée, après avoir travaillé dans son entreprise qui gérait des employés en Intérim. Il garait sa moto, arrivait avec son casque et son air maussade pour vérifier la trésorerie. Jean-Luc est l'âme de cette bande de copains. Il est acteur et se produit dans le rôle du Capitaine Sprütz. Nathalie occupe le poste dans lequel je vais devoir la remplacer pendant son arrêt maternité. Il se dégage de cet endroit une bonne humeur qui rayonne chez tous les membres de l'association. Leur enthousiasme était vraiment communicatif... (écrit le: 2013-12-15) catégorie: stages - année: 1997

Acheter une Nintendo 64 pour Cédric cliquez pour afficher en grand

date: jeudi 10/07/1997 (21 ans) lieu: Taverny

Cédric veut s'acheter une Nintendo 64 grâce à l'argent que sa grand-tante Edwige lui a donné. Cette dame vit en Allemagne, elle est veuve et elle a beaucoup d'argent. Cédric ne peut pas échanger ses deutschmarks contre des francs, car les frais de change sont trop élevés. Il va me confier l'argent pour que j'aille acheter une console de jeu en Allemagne. Je vais aller m'acquitter de ma tâche à Kehl. Il faut dire que le trajet n'est pas très long pour moi, depuis Strasbourg, à peine 20 minutes. En plus, le trajet en train est gratuit, suite à un accord entre les deux villes. J'arrive dans le centre, et je marche jusqu'à la boutique de jeux vidéo. Je demande s'ils parlent français, "Sprechen Sie französich ?". Évidemment que non. "Ich möchte die neue Nintendo vier und sechsich zu kaufen". Ouf, ils ont compris. Je prend aussi des manettes de différentes couleur, vert et rouge, et le jeu Mario Kart 64. Je paye, quelque chose comme 300 ou 350 Marks, je ne me souviens plus. La console n'est pas encore sortie en France. Je prend ensuite le train pour Paris, avec un paquet assez volumineux. J'arrive donc chez Cédric avec cette machine en avant-première. Il vit dans la maison que sa mère lui a laissé à Taverny. Loris et de nombreux amis à eux sont présents pour l'occasion. On va jouer à Mario Kart 64 pendant quelques heures, en se passant les manettes à tour de rôle. (écrit le: 2013-12-15) catégorie: jeux vidéo - année: 1997

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Le bac français cliquez pour afficher en grand

date: vendredi 11/06/1993 (17 ans) lieu: Margency

Au cours d'une partie de basket-ball, je me suis fêlé le petit doigt de la main droite. Il a fallu faire de nombreuses radios, et le médecin de l'hôpital m'a fait porter un attelle pendant un mois. Pile au moment du bac français… Ce n'est pas encore trop grave pour l'épreuve orale. Ça l'est un peu plus pour l'écrit. La plaque métallique qui protège mon doigt frotte sur la feuille quand je rédige mon résumé, du coup, ma copie est couverte de volutes grises qui suivent ma calligraphie hésitante. Pour l'oral, notre professeur nous fait présenter une liste de textes qui sont sur le thème du "culte de soi". Rousseau, Sartre et Voltaire sont dans cette liste, qui me sort par les yeux tellement je suis en désaccord avec le parti pris par notre prof. Si j'avais eu l'intelligence et le courage de faire ma propre liste, j'aurais certainement choisi d'autres textes. Plutôt que "cultiver son for intérieur", il me semblait plus important de "cultiver son rapport aux autres". Probablement qu'un extrait des "Raisins de la colère" de Steinbeck aurait été dans cette liste. L'un dans l'autre, j'ai passé l'épreuve, avec la moyenne puisque j'ai eu 11 à l'écrit et 9 à l'oral. (écrit le: 2013-12-15) catégorie: scolarité - année: 1993

La Pologne en Transporter cliquez pour afficher en grand

date: vendredi 30/06/1989 (13 ans) lieu: Pologne

Nous partons pour une expédition. Nous sommes 8 dans un van Volkswagen de couleur jaune. Il y a ma mère, Gérard, ma grande soeur, Cédric, Loris, Anna et son mari. Anna est notre guide polonaise. Elle a une soixantaine d'années, et s'occupe d'une association qui envoie des colis dans son pays natal, pour améliorer le quotidien des personnes qui sont restées là-bas. Son mari est hémiplégique, et ne parle quasiment pas. Nous avons prévu de passer par différents endroits: Varsovie, Cracovie, Poznan. Il faut aussi aller voir la famille éloignée de Gérard, une cousine de son père notamment. Après une nuit en Allemagne de L'Ouest, où tout nous semble confortable, nous arrivons à la frontière, le fameux "rideau de fer". De l'autre côté, le contraste est saisissant. Tout est gris, sale ou rouillé. Le premier soir, nous dormons chez l'habitant. Anna a réussi à trouver un hébergement dans une ferme. Comme il n'y a pas d'éclairage, il est difficile de voir où nous allons. Les draps sont froids et humides, mais nous arriverons à dormir. Les jours suivants nous permettrons de nous acclimater aux rigueurs des pays de l'Est. Nous arrivons dans des restaurants vides, où les Menus sont remplis de plats que le cuisinier ne peut pas nous préparer. A chaque fois que nous pointons notre doigt sur une photo sur le menu, la serveuse nous réponds "Nie ma" (il n'y en a pas). Nous mangerons donc à chaque repas une escalope panée et des haricots. Il est aussi prévu une escale à Auschwitz. Le silence et la solennité du lieu étaient vraiment pesants. Le mari d'Anna profite de ce silence pour nous adresser quelques phrases, émouvantes mais incompréhensibles. Il terminera par ce mot: "Kaputt", en désignant sa tête. Il mourra quelques semaines plus tard. (écrit le: 2013-12-15) catégorie: voyages - année: 1989

Au hasard, Penette cliquez pour afficher en grand

date: mercredi 01/03/1989 (13 ans) lieu: St-Leu-la-forêt

Au collège, mes camarades de classe m'appellent « Penette », ils me connaissent comme ça. Il faut dire que mon nom composé est difficile à retenir. J'aurais préféré qu'ils m'appellent Florent. Mes notes sont souvent assez basses, mais je suis dans une classe dont le niveau est quand même assez élevé. Les professeurs se tournent souvent vers moi pour poser une question à quelqu'un « au hasard ». Ils essayent peut-être d'améliorer mon niveau en m'obligeant à répondre. Ma timidité rentre évidemment en ligne de compte pour choisir la personne à qui ils posent des questions. Étant donné qu'ils n'entendent pas souvent le son de ma voix, il faut bien qu'ils m'interpellent pour me faire réagir. "Comment appelle-t-on la droite passant par le centre et limité par les points du cercle ? Je choisis un élève au hasard... Penette". Comme je suis celui sur lequel tombe toujours le hasard, ma classe change mon surnom: je deviens « Au hasard, Penette ». L'explication est évidente, pour eux je dois forcément attirer la malchance. De même, il est facile de désigner quelqu'un, quand on ne veut pas faire une tâche ingrate: "Qui va chercher la balle, tombée dans le ravin ? Au hasard... Penette". Être le sujet de moqueries n'est jamais agréable. Tout les élèves ne me traitaient pas de cette façon, heureusement. (écrit le: 2013-12-15) catégorie: scolarité - année: 1989

Romuald cliquez pour afficher en grand

date: samedi 18/02/1989 (13 ans) lieu: St-Leu-la-forêt

Un de mes amis au collège s'appelle Romuald. Il habite dans une maison avec sa mère et sa grande soeur à côté de l'école. Assez petit, avec ses grosses lunettes, il fait plus que son âge. On dirait qu'il a emprunté sa manière de parler à un grand-père. Ses vêtements d'un autre temps sentent un peu le renfermé, et il garde un mouchoir en tissu plié en boule au fond d'une des poches de son pantalon en velours côtelé. Je le trouvais gentil avec moi, ce qui n'était pas le cas de beaucoup de mes camarades de classe. Il était un des meilleurs élèves, en tout cas il était beaucoup plus intelligent que moi. On dirait aujourd'hui qu'il était un "geek". Nous sommes allés un week-end à la patinoire, car il y allait souvent faire du hockey sur glace. Sa soeur m'a appris à avancer à reculons avec des patins à cette occasion. Une fois rentrés chez lui, je me souviens qu'il m'a fait écouter une chanson sur son lecteur de cassette. Ça n'était pas du tout de la musique de son âge, on aurait dit du cor de chasse ou quelque chose dans le genre. Je l'ai répété à un autre élève de ma classe en sa présence, ce qui a beaucoup choqué Romuald. Il faut dire que j'ai tendance à traiter les gens que je connais de façon assez dure, peut-être car j'attends la même chose de leur part. Un copain qui ne vous dit pas tout est forcément un peu hypocrite. Les gens les plus seuls sont ceux qui disent toujours ce qu'ils pensent être la vérité. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas gardé beaucoup d'amis. Je le regrette aujourd'hui. (écrit le: 2013-12-15) catégorie: scolarité - année: 1989

Les Masters de Tiger Woods cliquez pour afficher en grand

date: dimanche 10/04/2005 (29 ans) lieu: Carrières-sur-Seine

Je suivais le golf par intermittence. La télévision souvent rend assez mal la tragédie que vivent les golfeurs sur les parcours. Pour les Masters d'Augusta, ce n'est pas le cas. Le lieu est magnifique, le moment de l'année est parfaitement choisi. C'est le début du printemps, et la nature est florissante. La première fois que j'ai vu ce tournoi, c'était en 1996. Voir un champion comme Greg Norman s'effondrer en quelques minutes et laisser Nick Faldo gagner a été une leçon que je n'ai pas oubliée. Regarder cette compétition était devenu pour moi comme un rite de passage signifiant que l'hiver était passé. J'étais principalement abonné à Canal + pour suivre cette compétition ! Peut-être est-ce à cause de la pelouse bien verte qui couvre véritablement l'écran de télévision qui agit comme une thérapie chromatique sur moi. Le rythme extrêmement lent des golfeurs rend le programme hypnotique, et sans que je sache pourquoi, j'aime regarder ces sportifs se prendre la tête pour un brin d'herbe qui recouvre un balle minuscule. Depuis quelques années, je suivais la carrière de Tiger Woods, qui s'avère être né un mois après moi. Je me sentais plus proche de lui que de la plupart des autres compétiteurs plus âgés qui parcouraient ce tournoi. Il était proche de la victoire. Au 16ème trou, le dernier jour, il a fait partir la balle sur la gauche du green, à la limite du « rough ». Ce par 3 est composé presque exclusivement d'eau, suivi d'un green terrifiant. Pour dépasser son adversaire, Tiger devait rentrer un chip de l'extérieur du green, sans taper trop fort sinon la balle serait allé dans le lac. Après une période de concentration intense, il a dosé son coup à la perfection. Après avoir rebondi à l'entrée du green, la balle est partie dans la pente, à la bonne vitesse, droit vers l'objectif. S'arrêtant un instant au bord(certains disent: pour que l'on voit bien la marque de l'équipementier !), elle a fini sa course dans le trou. J'étais fou, je sautais en l'air. Jamais de ma vie je n'avais vu une chose pareille. (écrit le: 2013-11-10) catégorie: télévision - année: 2005

Appleseed cliquez pour afficher en grand

date: lundi 31/01/1994 (18 ans) lieu: Strasbourg

Le manga de Masamune Shirow sort en France. C'est une découverte totale pour moi, tant au niveau du dessin, du scénario que des idées qui y sont exposées. Des scènes d'action, des jolies filles, d'accord… mais pas que ça. La cité utopique d'Olympus est un îlot de calme sur une Terre futuriste dévastée. Cette ville est un symbole. Le dernier espoir que l'homme peut encore être autorisé à vivre sans surveillance, ni contrôle excessif. Qu'il n'a pas à être remplacé par des clones ou des cyborgs, bien plus faciles à manipuler ou à calmer. Les machines. Il y a celles qui aident les humains. Des armures articulées, des moyens de transport, des serviteurs humanoïdes. Mais on retrouve aussi l'obsession d'Isaac Asimov. L'ordinateur qui régente la ville est chargé de la protéger, à tout prix: Gaïa. La machine, assistée de quelques sages, prend des décisions logiques mais moralement inacceptables. Le seul moyen de l'arrêter, c'est de la désactiver. Le petit pépin d'une pomme génétiquement modifiée (Appleseed) que l'héroïne met dans une cartouche de Berretta est la seule chose permettant d'empêcher l'ordinateur de mettre ses plans à exécution. Entre deux exemples de "simplicité fonctionnelle, complexité structurelle", on assiste à un débat philosophique où l'un des sages nous invite à nous rappeler de Scipion. Et puis l'architecture. La ville est dessinée avec un niveau de détail inouï. Certaines planches de l'album représentent des bâtiments avec une précision saisissante. Il manquerait peu de chose pour les construire dans la réalité. Un ingénieur, capable de créer un Monde cohérent, voilà ce qu'est Shirow. (écrit le: 2013-11-10) catégorie: bandes dessinées - année: 1994

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