Catégorie: 'musique'

16 Ans au Nirvana cliquez pour afficher en grand

date: vendredi 29/11/1991 (16 ans) lieu: St Leu la Forêt

J'ai fêté, comme l'année d'avant, mon anniversaire en famille. Je n'avais aucune envie de m'amuser. J'essaye déjà de survivre à l'épreuve du lycée, principalement en faisant le gros dos. La chanson de Nirvana "Smells like teen spirit" fait un carton, et je l'écoute en boucle. C'est un défouloir. Quand la chanson passait à la télé, j'avais juste envie de sauter au plafond. Pourtant, le clip présente les membres du groupe comme des mecs qui n'en ont rien à foutre. Il y a des pom-pom girls, et des joueurs de basket dans un gymnase sombre et enfumé. Un vieil homme de ménage chauve a l'air de battre la mesure au ralenti avec son balai à franges. Cette vidéo ne répondait cependant pas à la question suivante: "Comment peut-on marquer un panier quand on ne vise même pas". C'est la question principale que tout le monde se pose. Les mimiques de Kurt Cobain sont comme un signal "n'achetez pas mon disque", devant une armée de champions du marketing. Et pourtant il s'est vendu ce CD, je l'ai même acheté. Le titre est numéro un partout dans le Monde. "Je ne suis pas un putain de porte-parole" aimait à rappeler Kurt. Et pourtant, on aimait sa musique car elle disait quelque chose sur nous, les ados des années 90. Je n'étais plus la même personne après avoir découvert Nirvana. Sur toutes les chansons de l'album, je me suis rendu compte que le titre phare ne représentait pas vraiment l'ensemble du style musical de ce groupe. J'ai fini par préférer une autre chanson, "Lithium", pour sa richesse rythmique. Découvrir de nouveaux horizons, c'était ça mon cadeau d'anniversaire. (écrit le: 2013-08-13) catégorie: musique - année: 1991

Rage Against The Machine cliquez pour afficher en grand

date: vendredi 25/06/1993 (17 ans) lieu: St-Leu-la-forêt

Le premier album de ce groupe de rock était sorti aux Etats-Unis en 1992. J'avais 17 ans quand j'ai entendu "Killing in the name" pour la première fois. Ça me rappelait la sensation que j'avais ressentie en écoutant Nevermind de Nirvana. Même si je ne comprenais pas toutes les paroles, je savais que le chanteur, Zack de la Rocha, parlait de rébellion, de renverser l'ordre établi et de reprendre le pouvoir. A mi-chemin entre le rap, le rock et la chanson engagée, cet album arrivait pile au bon moment dans ma vie. Ça me parlait, car j'étais dans un état d'esprit propice à entendre ce genre de discours. Pour un adolescent, c'est une évidence: il faut faire la révolution! A bas l'autorité ! Surtout celle des professeurs...et des parents. Dans les faits, je ne suis pas un rebelle, surtout à cette époque. Ma seule excentricité c'est de me faire pousser les cheveux. Les riffs de guitare de Tom Morello me mettent en transe, mon corps s'électrise complètement à chaque fois que j'entends "Bullet in the head". J'écoute en boucle la copie K7 faite par Martin qui était mon fournisseur officiel de musique gratuite. Il utilisait pour cela la chaîne Hi-Fi de ses parents. J'avais presque toutes les chansons, sauf la dernière, car il était impossible de tout enregistrer sur une cassette de 60 mn (une des chansons dépassait sur la première face). (écrit le: 2018-08-04) catégorie: musique - année: 1993

lire l'extrait sonore

La mort de Kurt Cobain cliquez pour afficher en grand

date: mardi 05/04/1994 (18 ans) lieu: Strasbourg

Le choc de la nouvelle m'a fait bondir. Comment en est-il arrivé là ? Rien ne pouvait arriver de pire pour moi que la mort de Kurt Cobain, si ce n'est que ce soit un suicide. C'est un peu comme si on m'avait amputé d'un bras. Toute la musique que j'écoute à l'époque est influencée par lui, ou son groupe, Nirvana. J'écoutais en boucle les albums Bleach, Nevermind et In Utero. J'y trouvais un univers qui me réconfortait. En classe, je tapais sur la table avec un stylo le rythme des chansons qui ne quittaient pas mon esprit: Lithium, Dumb, Aneurysm, Drain you,... Je fredonnais « The Man who sold the World » de Bowie, repris par Cobain dans ce fameux show « Unplugged in New York ». Ce n'est que plus tard que j'ai compris dans quel situation inextricable il était en 1994. Ses contradictions intérieures étaient pourtant bien visibles: il voulait réussir dans la musique, pas devenir célèbre. En conflit avec ses proches, drogué, sous médicaments, souffrant d'un ulcère,... j'en passe. Je m'imaginais, omniscient, remontant le cours du temps. J'allais réconforter cet homme avant qu'il passe à l'acte, essayant de trouver des solutions là où il n'en avait trouvé aucune. Puis je me réveillais, frustré, inutile, incapable de changer le passé: comme tout le monde. Personne n'aurait voulu être à sa place, si seulement on avait su l'enfer qu'il vivait au quotidien. Son attitude "punk" pure et dure lui valait l'inimitié de la plupart de ses pairs. Il maîtrisait l'ironie dans un pays qui la pratique si peu. Il était atteint d'une maladie mentale, probablement une bipolarité, qui l'empêchait de vivre une vie "normale". Seule la musique lui permettait de toucher du doigt ce qu'on cherche tous à atteindre, la plénitude, le nirvana. Comme la plupart des français, j'ignorais tout du massacre qui avait lieu au Rwanda à ce moment précis. (écrit le: 2014-04-05) catégorie: musique - année: 1994

Baladeur MP3 cliquez pour afficher en grand

date: mardi 03/02/2004 (28 ans) lieu: Houilles

Pour écouter de la musique pendant mes trajets en transports en commun, j'achète un baladeur MP3. Il s'agit du modèle ISM Lynx 256. Un petit appareil qui tient dans la poche et consomme des piles AAA. L'afficheur (noir et blanc) est rétroéclairé avec un choix de 7 couleurs différentes, ainsi qu'un réglage du contraste. Il y a assez peu de place sur la mémoire interne de l'appareil. Je suis donc obligé de faire un choix dans les chansons que je peux écouter. Il y a quand même de quoi insérer l'équivalent de 4 ou 5 albums de musique, ce qui est bien mais pas top. Quand j'en avais assez d'écouter les mêmes chansons, je pouvais basculer sur la radio. Cependant, mon trajet en RER A entre Auber et Houilles étant principalement sous-terrain, je ne captais pas la radio très souvent ! Last but not least, ce petit boîtier est aussi un dictaphone. Je m'en suis servi pour enregistrer des mémos vocaux, et cela marchait plutôt bien. Le jour où j'ai voulu enregistrer un discours auquel j'assistais, le résultat était moins probant. Il faut dire que j'avais posé le baladeur dans la poche de ma chemise, et le son n'arrivait pas jusqu'au micro. J'ai fini par donner cette machine bien utile à ma grande soeur qui s'en est servi un peu. Il faut dire que je m'étais acheté un iPod Touch. (écrit le: 2018-01-28) catégorie: musique - année: 2004

Rock en Seine cliquez pour afficher en grand

date: dimanche 28/08/2011 (35 ans) lieu: Saint-Cloud

J'ai eu un coup de coeur pour une artiste anglaise, Anna Calvi, dont le premier album sorti en début d'année était une véritable révélation. Comme elle se produit à "Rock en Seine", je vais prendre un billet pour découvrir l'ambiance si particulière de ce festival qui a lieu fin août depuis 2003. Les concerts ont lieu au parc de St Cloud, dont l'accès est assez compliqué quand on vient en transports en commun de l'ouest de Paris. Il faut rejoindre la place de l'Etoile puis prendre la ligne 10 du métro jusqu'au bout. Arrivé sur Boulogne, on continue en marchant de l'autre côté du pont de St Cloud. Mais le voyage vaut le coup, surtout quand on arrive devant la scène de la cascade pour entendre chanter Anna Calvi. J'ai eu la chance d'assister à d'autres concerts à la même occasion (Lykke Li, The Horrors,...). Les gens qui m'entourent sont presque tous détendus, amicaux et souriants. Il y a bien sûr quelques troubles-fêtes, harceleurs, racistes ou soûlards, comme partout, mais je n'y fais pas attention. Sous le charme de ce lieu et de la programmation éclectique, je suis bien décidé à y aller tous les ans à l'avenir si je suis disponible. (écrit le: 2018-09-09) catégorie: musique - année: 2011

lire l'extrait sonore

Piano cliquez pour afficher en grand

date: samedi 13/02/2016 (40 ans) lieu: Voisins-le-Bretonneux

J'achète un piano à 88 touches Yamaha, dans une grande enseigne avec des bons d'achat offerts par mon comité d'entreprise. Il m'a coûté plus de 400 euros, avec un support en forme de X. J'en rêvais depuis si longtemps. Mais il me reste maintenant à apprendre à m'en servir. J'avais pensé que je pourrais apprendre le solfège avec un support obtenu sur un site "pianofacile.com". Grossière erreur, la marche est tellement haute que j'ai l'impression de stagner pendant de longs mois en tâtonnant sur les touches noires et blanches. Et pourtant, la méthode est progressive et me permet de connaitre les rudiments de la pratique musicale. Je m'astreins à des sessions d'auto-formation tous les mercredis et les samedis après-midi. Ce qui me motive, c'est de donner vie aux chansons que j'aime écouter. J'ai fait une liste, en classant par niveau de difficulté les titres que je souhaite reproduire avec mon instrument. Le schéma est toujours le même. Je trouve la partition, puis je décrypte lentement les notes sur la portée. Pour une page, il me faut environ une heure. Une fois cette opération réalisée, je peux essayer de jouer les notes une par une, avec la main droite. Puis j'essaye avec la main gauche, même si j'ai beaucoup moins de souplesse avec cette dernière. Je me dit que la 1ère Gymnopédie d'Erick Satie est un bon moyen pour commencer. Certaines subtilités m'échappent, comme le fait d'appuyer au bon moment sur la pédale pour maintenir le son d'une note sans avoir à garder le doigt sur une touche. Mais j'avais aussi des chansons récentes dans cette liste, comme "Clocks" de Coldplay, ou "Mad World" de Gary Jules. Au bout de 2 ans et demi d'efforts, j'avais accumulé des connaissances, mais pas, ou peu, de pratique. Je n'ai jamais réussi à me convaincre d'aller voir un professeur. J'avais trop peur qu'on me dise qu'à 40 ans il était trop tard pour apprendre. Je me donne des objectifs atteignables: réussir à jouer "La Marseillaise", "Joyeux anniversaire", ou des comptines. Cela me demande un effort considérable, même pour jouer les plus simples mélodies. En fait, je joue de la main droite de plus en plus facilement, même si je ne me souviens pas des notes. Je joue assez lentement et fait beaucoup d'erreurs avant de réussir à jouer un morceau entier. Pour ne pas déranger les voisins, je joue avec le casque audio branché au piano. Alors qu'arrivent les fêtes de Noël, je m'entraîne à jouer "Douce Nuit" pendant des heures. Mais je me heurte à un palier que je n'arrive pas à franchir: ma main gauche n'est vraiment pas prête à se synchroniser avec la droite. J'ai beau essayer de m'entraîner à jouer la portée en clé de sol (main droite), puis la portée en clé de fa (main gauche), faire les deux en même temps relève du casse-tête. Il ne me reste plus qu'à trouver des mélodies qui ne demandent pas de trop jouer de la main gauche. J'essaye de simplifier les partitions pour jouer quand même, mais cela demande des compétences musicales que je n'ai pas. Je trouve de moins en moins d'intérêt à cette pratique artistique qui m'enferme dans la solitude. Au bout de 4 ans, je ne touche quasiment plus les touches de ce piano qui prend la poussière. (écrit le: 2023-10-09) catégorie: musique - année: 2016

les propos tenus n'engagent que son auteur, les souvenirs relatés dans ces anecdotes sont subjectifs | Contactez-moi