date: vendredi 20/01/2012 (36 ans) lieu: Paris
J'achète pour la première fois le magazine "Canard PC" au point Relay de la gare St Lazare. Il faut dire que j'en entendais parler de façon très positive par les présentateurs d'une émission sur le site Gamekult. Bien installé dans un wagon en direction de la gare d'Houilles, je commence à lire l'édito en vérifiant que mon train n'est pas arrivé à destination. Assez vite je n'ai plus regardé par la fenêtre, trop absorbé par ce que je découvrais. D'abord, j'ai été assez étonné de voir autant de texte dans un magazine qui parle de jeux vidéos. Ensuite, il y a les jeux de mots, omniprésents. La couverture met en avant un jeu qui devait sortir dans un état assez catastrophique quelques mois plus tard: Sim City, en le sous-titrant "la fête des maires". Le nom du magazine est bien sûr un hommage au Canard enchaîné. Le papier sur lequel il est imprimé n'est pas épais, et il y a assez peu de couleur sur les pages. Il y avait des articles sur les jeux Metro Last Light, Devil May Cry 4, Dota, auxquels je n'ai jamais joués. J'essaye de tout comprendre mais parfois les références m'échappent un peu. A cette époque, il y avait deux parutions par mois, sans doute pour coller au plus près de l'actualité dans un contexte où les sites internet foisonnaient d'informations immédiates et gratuites mais remplies de publicités. Je trouve dans ce journal ce qui me manque pour juger de la qualité des dernières sorties, et j'avoue avoir volé certaines des blagues pour faire croire que j'avais de l'esprit. En tout cas, j'étais impatient que le numéro 269 sorte pour continuer ma lecture. Je me suis abonné ensuite pour le recevoir le plus vite possible. Les anciens numéros s'accumulaient dans les WC, quoi de plus normal me direz-vous. C'est le numéro 274 qui m'a inspiré un article écrit sur ma pratique vidéoludique. Assez vite, j'ai été chercher mon ancien boîtier de PC qui traînait à la cave pour reconstruire un ordinateur digne de ce nom. En effet, je me débrouillais avec un Mac mini qui me permettait de jouer de temps en temps, mais ce n'était pas idéal. j'ai commencé à acheter quelques jeux en solde sur Steam, et c'est comme ça que le virus s'est réactivé. Mais je ne jouais plus si souvent, car mon métier était très chronophage. Je m'amusais souvent bien plus à lire Canard PC qu'à jouer, et c'est toujours le cas. (écrit le: 2023-10-09) catégorie: magazines - année: 2012
date: samedi 21/07/2012 (36 ans) lieu: Chatou
Vous êtes-vous déjà senti seul ? Il me fallait une occupation, n'importe laquelle, pour ne pas trop penser, même si mon travail était chronophage. Je me lance un défi, celui de suivre les traces d'un homme dont le nom apparaît partout autour de moi. Pas une ville des alentours sans une rue, une avenue, ou un boulevard qui porte le nom de Maurice Berteaux. Qui est cet illustre inconnu ? Pourquoi a-t-il laissé son empreinte sur l'environnement qui m'entoure directement ? Je commence par consulter sa page Wikipédia. Issu de la bourgeoisie, il réussit brillamment ses études et devient agent de change, une position prestigieuse qu'il hérite de son beau-père. Puis il devient maire de Chatou, député et enfin ministre, chargé du budget et de la guerre au gré des gouvernements de l'époque. Il est un pilier de la IIIème République, tant décriée pour l'immobilisme qui pouvait découler de son mode de fonctionnement, et l'instabilité des coalitions qui la définissait. Mais ce sont surtout les circonstances de sa mort qui rendront Berteaux inoubliable, aux yeux de ses contemporains du moins. Je me sens investi d'une mission, chercher tous les lieux qui lui rendent hommage, à commencer par le cimetière de Chatou, la sculpture érigée à côté de la mairie, les plaques des rues, avenues, etc... mais également le lieu de l'accident. Il faut dire que ce n'est pas banal d'être percuté par un avion. Au cours de l'année 1911 a eu lieu un évènement qui marque les débuts de l'aviation, une course entre Paris et Madrid. Organisée par le journal "Le Petit Parisien", le concours récompenserait l'équipe qui arriverait à joindre le plus rapidement les deux villes par les airs. Un prix de 100.000 francs était promis au vainqueur. Le trajet entre les deux villes était découpé en trois étapes, mais c'est bien au décollage que s'est déroulé le drame. Plus précisément sur la piste de décollage d'Issy-les-moulineaux. Alors que seuls quatre concurrents ont réussi à décoller, Louis-Emile Train démarre son moteur devant de nombreux spectateurs, fascinés par ce nouveau mode de transport. Il n'était pas encore démocratisé, et pour cause, il venait tout juste d'être inventé. L'avion de Train, plus lourd que celui de ses concurrents, pouvait accueillir un passager et peut-être est-ce là l'explication de l'accident. Il n'a pas assez de puissance et doit atterrir en urgence. Evitant de justesse les forces de l'ordre, chargées d'éloigner la foule qui se presse sur l'aire de décollage, l'avion s'écrase sur un groupe de personnalités, dont Maurice Berteaux. Il meurt quelques minutes après avoir reçu le coup fatal. Aujourd'hui, le lieu de sa mort est occupé par l'héliport de Paris, bien connu des parisiens, à deux pas de l'Aquaboulevard. Equipé de mon nouvel appareil photo, un Fujifilm X10, je capte des images afin de réaliser un petit film qui pourra expliquer son omniprésence énigmatique dans mon quotidien. Peut-être aussi est-ce un moyen de faire la part des choses entre le mythe et la réalité. Cet homme auquel on a rendu hommage le méritait-il vraiment ? La fiction en politique peut créer une telle confusion que la confiance des électeurs s'en trouve ébranlée. Pour ma part, j'étais dans une démarche de remise en question permanente des manipulations politiques. J'espérais que cette attitude me rende imperméable aux chimères. Mais l'enquête que je menais sur cet homme se heurtait à l'épreuve du temps. Le manque de documentation m'obligeait à aller chercher dans des archives, sans que j'arrive vraiment à trouver ce que je cherche. J'abandonne mon idée de film. J'ai dû attendre la publication du livre rédigé par son arrière-petit-fils pour trouver les réponses. Plus tard, je me suis demandé ce qui m'avait entraîné dans cette quête. Je pense qu'en m'intéressant aux traces qu'il avait laissé derrière lui, je compensais un peu le manque d'empreinte que je laissais sur mon entourage et mon environnement. Pas d'enfants. Je jugeais que mon rôle n'étais pas essentiel dans mon travail, aucunes de mes actions n'avait d'effet bénéfique sur mon épouse, qui continuait à s'enfoncer dans ses crises maniaques ou dépressives. En somme je me sentais transparent, mais en voyant ces signes de la présence de Maurice conservées après tout ce temps, je me sentais rassuré. Il m'aidait à continuer d'espérer. (écrit le: 2022-04-15) catégorie: biographie - année: 2012
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