date: lundi 11/01/1993 (17 ans) lieu: St Leu la Forêt
Depuis le réveillon de Noël, Loris a eu une console de jeu « Super Nintendo ». Il joue à Street Fighter II, un jeu de combat. Il faut se battre contre la console ou contre un autre joueur. Le premier opus de cette série n'a pas marqué les esprits car les graphismes n'étaient pas du tout impressionnants. Par contre, cette version est quasiment la copie conforme de la version disponible en borne d'arcade, ce qui constituait un exploit pour l'époque. Le magazine « Joypad » lui a même décerné la note de 97%. Il faut noter aussi que le jeu coûtait près de 500F, et la console coûtait pas loin de 1000F, ce qui n'était vraiment pas donné. Les personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres sont sensés représenter les cinq continents. Il y a le karatéka, le sumotori, le lutteur russe, une sorte de militaire américain avec une coupe de cheveux en brosse,... Loris s'est entraîné à lancer des boules de feu avec Ryu et Ken et à faire l'hélicoptère avec Chun-Li. J'ai énormément de mal à gagner contre lui, les coups spéciaux n'arrivent pas à sortir de mon personnage. Il faut dire que ce jeu est relativement complexe à maîtriser. La petite manette de la console nous glissait entre les doigts dès qu'on transpirait. Les manipulations demandaient un rythme précis dans leur exécutions (droite,bas,droite+bas + Y pour le « Dragon punch »), certaines d'entre elles semblaient se déclencher quand elles voulaient. Les enchaînements de combinaisons de coups permettaient de gagner un match même si le combat semblait perdu. J'adorais les graphismes colorés, et les musiques entraînantes qui accéléraient progressivement jusqu'à ce que le match arrive à sa fin. Mes pouces étaient couverts de cloques à force d'appuyer sur la petite croix directionnelle de la manette. Je finissais par appuyer sur tous les boutons en espérant que cela finirait par déstabiliser mon adversaire. Je vous le dit tout de suite, cette méthode ne fonctionne pas du tout. (écrit le: 2012-10-09) catégorie: jeux vidéo - année: 1993
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date: vendredi 11/06/1993 (17 ans) lieu: Margency
Au cours d'une partie de basket-ball, je me suis fêlé le petit doigt de la main droite. Il a fallu faire de nombreuses radios, et le médecin de l'hôpital m'a fait porter un attelle pendant un mois. Pile au moment du bac français
Ce n'est pas encore trop grave pour l'épreuve orale. Ça l'est un peu plus pour l'écrit. La plaque métallique qui protège mon doigt frotte sur la feuille quand je rédige mon résumé, du coup, ma copie est couverte de volutes grises qui suivent ma calligraphie hésitante. Pour l'oral, notre professeur nous fait présenter une liste de textes qui sont sur le thème du "culte de soi". Rousseau, Sartre et Voltaire sont dans cette liste, qui me sort par les yeux tellement je suis en désaccord avec le parti pris par notre prof. Si j'avais eu l'intelligence et le courage de faire ma propre liste, j'aurais certainement choisi d'autres textes. Plutôt que "cultiver son for intérieur", il me semblait plus important de "cultiver son rapport aux autres". Probablement qu'un extrait des "Raisins de la colère" de Steinbeck aurait été dans cette liste. L'un dans l'autre, j'ai passé l'épreuve, avec la moyenne puisque j'ai eu 11 à l'écrit et 9 à l'oral. (écrit le: 2013-12-15) catégorie: scolarité - année: 1993
date: vendredi 25/06/1993 (17 ans) lieu: St-Leu-la-forêt
Le premier album de ce groupe de rock était sorti aux Etats-Unis en 1992. J'avais 17 ans quand j'ai entendu "Killing in the name" pour la première fois. Ça me rappelait la sensation que j'avais ressentie en écoutant Nevermind de Nirvana. Même si je ne comprenais pas toutes les paroles, je savais que le chanteur, Zack de la Rocha, parlait de rébellion, de renverser l'ordre établi et de reprendre le pouvoir. A mi-chemin entre le rap, le rock et la chanson engagée, cet album arrivait pile au bon moment dans ma vie. Ça me parlait, car j'étais dans un état d'esprit propice à entendre ce genre de discours. Pour un adolescent, c'est une évidence: il faut faire la révolution! A bas l'autorité ! Surtout celle des professeurs...et des parents. Dans les faits, je ne suis pas un rebelle, surtout à cette époque. Ma seule excentricité c'est de me faire pousser les cheveux. Les riffs de guitare de Tom Morello me mettent en transe, mon corps s'électrise complètement à chaque fois que j'entends "Bullet in the head". J'écoute en boucle la copie K7 faite par Martin qui était mon fournisseur officiel de musique gratuite. Il utilisait pour cela la chaîne Hi-Fi de ses parents. J'avais presque toutes les chansons, sauf la dernière, car il était impossible de tout enregistrer sur une cassette de 60 mn (une des chansons dépassait sur la première face). (écrit le: 2018-08-04) catégorie: musique - année: 1993
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date: lundi 05/07/1993 (17 ans) lieu: Strasbourg
Lors du déménagement de mes affaires pour Strasbourg, j'ai reçu des cartons à remplir. Mes meubles en bois ont fait le voyage, ainsi que l'ordinateur Amiga 500. Un objet ne rentrait dans aucun carton, c'était ma stéréo. Ce lecteur de CD, K7 + FM de marque AIWA ne pouvait pas rentrer en longueur. J'ai quand même mis le scotch autour pour bien le protéger. Malheureusement, les déménageurs ont peut-être vu que cet objet était intéressant, ou ils n'ont pas regardé pendant qu'ils laissaient la porte du camion ouverte... Toujours est-il que je n'ai pas retrouvé ce compagnon musical à mon arrivée dans la capitale alsacienne. L'assurance a remboursé quelque chose comme 500F, mais je n'ai pas eu de musique dans ma chambre avant d'avoir un baladeur CD. (écrit le: 2011-07-12) catégorie: imprudences - année: 1993
date: lundi 12/07/1993 (17 ans) lieu: Santorin
Ma mère et moi allons en Grèce, sur l'île de Santorin. Il y a un certain nombre de sites archéologiques à visiter, et le lieu ne ressemble à aucun autre endroit sur Terre. La caldera est très impressionnante, ce sont les restes du volcan qui a explosé. Elle a fait pensé à certains scientifiques que ce lieu est l'endroit exact où la cité imaginaire de l'Atlantide se trouvait avant sa destruction. Pour nous, ce sera surtout un endroit où nous reposer, et profiter de la vue et de la piscine de l'hôtel. En fait, ce sont des vacances que je n'ai pas mérité. Mes profs ont fait des difficultés pour accepter mon passage en Terminale. J'ai été obligé de rédiger un texte ridicule où je devais expliquer les raisons pour lesquelles il fallait me laisser passer dans la classe supérieure. Outre le fait que je quittais l'établissement, et qu'il n'y avait donc aucun risque que je fasse baisser leurs statistiques, mes notes au Bac français étaient tout a fait moyennes mais acceptables (9 à l'oral et 11 à l'écrit). Quoi qu'il en soit, je me sentais comme un mendiant, à qui il manquait des neurones. Ce voyage m'a un peu changé les idées, et j'ai encore le souvenir d'un repas constitué d'une salade à la feta et d'une moussaka, sur la terrasse d'un restaurant, avec une vue inimaginable. (écrit le: 2011-11-02) catégorie: voyages - année: 1993
date: vendredi 10/09/1993 (17 ans) lieu: Strasbourg
Mon dossier scolaire était plombé. Impossible d'entrer dans le lycée qui était en face de chez moi. Me voilà inscrit dans une boîte à bac, le lycée des Essarts, à un peu plus d'un kilomètre de chez moi. Létablissement est tenu par une quinquagénaire au fort accent des pays de lest. Ma classe était composée de quinze élèves tous plus insouciants les uns que les autres. Comme dans une prison, on faisait connaissance avec les camarades de classe en se posant une question "Pourquoi t'es là ?". Certains avaient été exclus du lycée public. D'autres étaient inscrits car leurs parents pensaient qu'ils seraient mieux encadrés dans une petite structure. En fait, c'était tout le contraire. J'étais libre comme l'air, la quantité de travail à fournir était à peine la moitié de ce que je devais faire à Notre-Dame de Bury. Pour le cours dHistoire-Géographie, jarrivais à la fin de la première heure, et personne ne trouvait à y redire. Je savais que j'aurai à le payer à la fin de l'année, mais en attendant je profitais de ma liberté pour faire connaissance avec Strasbourg et son quartier étudiant. Le plus étonnant était peut-être le prof de philo, un jeune type hirsute mais très rigoureux, et qui nous a fait faire le programme à sa manière. Nous avions du mal à comprendre ce qu'il disait à cause de sa barbe, et il désespérait de lire quelque chose d'intelligent sur nos copies. Il a remarqué avec une surprise émue un passage d'une de mes dissertations où j'expliquais que "l'instant est au temps ce que le point est à la géométrie, il n'a ni longueur, ni largeur". La plupart du temps, il était déçu par ce que j'écrivais. (écrit le: 2011-07-26) catégorie: scolarité - année: 1993
date: samedi 25/09/1993 (17 ans) lieu: Strasbourg
Dans la bibliothèque de mon père se trouvent des tas de livres, surtout des romans. Certains évoquent quelque chose pour moi, d'autres rien du tout. Je connaissais celui de Marguerite Duras, surtout grâce à l'adaptation réalisée par Jean-jacques Annaud. C'est "L'amant" bien sûr, et le film était sorti l'année précédente. Le nombre de pages, moins de 150, n'a pas l'air trop important. Comme je m'ennuie un peu, je commence à lire une feuille, puis deux... L'histoire, à Saïgon, de cette jeune fille qui tombe amoureuse d'un homme chinois, était en grande partie autobiographique. Elle avait reçu le prix Goncourt en 1984 pour ce livre. Je m'allonge dans le fauteuil Le Corbusier, mais j'ai le cou tordu et je n'arrive pas à trouver de position confortable. J'étais tellement passionné que je n'ai pas senti la douleur qui s'installait en moi tandis que je lisais. Cela ne m'empêchera pas de finir le livre, en quelques heures. Le petit coussin cylindrique peinait à amortir le poids de mon corps, alors que j'étais appuyé sur le bras droit. Le mal de dos va me poursuivre tout le reste de la journée. (écrit le: 2016-06-24) catégorie: livres - année: 1993
date: mercredi 20/10/1993 (17 ans) lieu: Strasbourg
Une personne de ma classe de Terminale B s'appelle Florent. Je n'avais pas l'habitude de rencontrer des gens qui portaient mon prénom jusqu'à présent, et surtout pas des gens de mon âge. Il y avait bien une personne connue: Florent Pagny, mais je ne connaissais personne d'autre. Florent est alsacien, contrairement à moi, qui incarnait le parisien auprès de mes camarades de classe. Il est surtout très sportif, et fait du VTT en compétition. Son asthme le fait souffrir de temps en temps, il doit prendre de la Ventoline pour calmer ses crises passagères. C'est la raison pour laquelle il ne sépare pas de son inhalateur. Il ne pense absolument pas aux études, et n'est pas ce qu'on peut appeler un bon élève. Je vais probablement être contaminé par son insouciance, dans cette école où il n'est pas vraiment nécessaire de faire des efforts. Nous profitons des pauses déjeuner pour nous balader avec Haingo en centre-ville. Il marche tellement vite que nous avons du mal à le suivre. Il crache par terre et n'a pas l'air de trouver ça dégoutant. Passionné par l'histoire de sa ville, il est intarissable sur l'origine du nom des places, des avenues ou des bâtiments remarquables de la capitale alsacienne. Nous mangeons dans un des restaurants universitaires de la ville. Il y a le choix: un self à côté de la Place St Etienne ou des pizzas dans le "Gallia". Nous rencontrons souvent là-bas des amis à lui qui sont déjà à la Fac. Certains étudient des langues étrangères, comme le sanskrit. Je dois avouer que j'ai besoin d'aide pour m'adapter aux changements. Je suis à Strasbourg depuis deux mois à peine. D'une certaine manière, mon homonyme est comme un guide touristique, qui organise tout. C'est bien pratique, car je ne sais absolument rien faire tout seul dans cette grande ville. C'est la première fois que je vis dans un centre urbain comme celui-là. Même si je vivais en banlieue parisienne, l'ambiance y était tout à fait différente et nécessitait des moyens de transports qui ne facilitaient pas les sorties. Ici, j'étais libre. (écrit le: 2013-02-17) catégorie: scolarité - année: 1993
date: mercredi 29/12/1993 (18 ans) lieu: Rome
Arrivé à Rome, ville chaotique par excellence, nous trouvons une place pour la Renault 21 de location de mon père. Parti le matin avec Christine, Sylvaine et Marie, la voiture est bien remplie. J'ai un bon livre à lire. Tout le monde sort de la voiture, nous allons à pied en direction de l'hotel. Je suis le dernier à sortir. La fermeture centralisée n'existait pas sur ce modèle. J'oublie de fermer une des portes, et il restait quelques affaires, dont le walkman de ma petite soeur. Les affaires ont disparues à notre retour à la voiture, et je suis bien sûr désigné comme responsable du vol. (écrit le: 2011-07-01) catégorie: voyages - année: 1993
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