Une correspondante allemande cliquez pour afficher en grand

date: mercredi 07/02/1990 (14 ans) lieu: St Leu la Forêt

Suite au jumelage de notre ville avec Wendlingen, nous accueillons une allemande à la maison. Elle est très curieuse et me pose beaucoup de questions. Par contre, elle n'est pas très jolie. Suite à un quiproquo, elle me croit plus âgé qu'elle, ce qui est possible car j'ai beaucoup grandi depuis deux ans. Elle m'a demandé dans quelle classe j'étais, et j'ai dit "Zum Gymnasium", donc elle croit que je vais au lycée, alors qu'en fait je suis encore au collège. Comme elle rigolait à toutes mes blagues, je crois qu'elle avait un faible pour moi, mais je n'avais aucune envie de le vérifier. (écrit le: 2011-09-02) catégorie: rencontres - année: 1990

Le cercle des poètes disparus cliquez pour afficher en grand

date: vendredi 09/02/1990 (14 ans) lieu: Paris

Nos profs de français et d'anglais ont organisé une sortie au cinéma. Nous allons voir « Le cercle des poètes disparus » au cinéma UGC de Châtelet-les-Halles. 21 F pour le ticket d'entrée, et 13,10 F pour le billet SNCF aller-retour à Paris. Le débat qui suivra ce film, dans lequel un prof charismatique incite ses élèves à l'anti-conformisme, sera un des plus enrichissants dont je me souvienne au collège. L'attitude du professeur, joué par Robin Williams, aboutit en effet au suicide d'un des élèves, interprété par Robert Sean Leonard, qui ne supporte pas que ses parents refusent qu'il devienne acteur. Faut-il encourager l'imagination, quitte à risquer ce genre de conséquence ? Faut-il garantir une éducation minimale à tous, quitte à brider le développement intellectuel de certains ? Il n'y a pas eu de réponses définitives lors de ce débat qui a eu lieu en classe, après avoir vu ce film. La question restera ouverte. (écrit le: 2011-09-18) catégorie: cinéma - année: 1990

Vous avez mis trop de points Monsieur cliquez pour afficher en grand

date: jeudi 15/03/1990 (14 ans) lieu: St-Leu-la-forêt

Cours de mathématiques, en classe de 3ème. Notre professeur est calme, assez enveloppé, un visage très rouge et les cheveux couverts de Pento, avec un brushing "mini-vague". Lorsqu'il nous rendait les copies, il commençait par les meilleures notes. Autrement dit, quand on recevait son devoir corrigé en dernier, cela ne signifiait rien de bon... J'étais parfois avant-dernier, ante-pénultième, mais rarement dans les premiers. Ce jour là, le professeur nous remet nos devoirs de géométrie, et j'avais une note correcte. Ni le premier, ni le dernier: au milieu du troupeau. 14 sur 20, j'étais content pour une fois ! A la relecture de ma copie, il s'avère que le prof a fait une erreur d'addition. Il m'a mis trois points en trop. J'hésite, j'en parle à mon voisin de table qui me chuchote: « Ne lui dit paaaaas! ». Finalement, je lui rend ma copie en lui disant qu'il y a une erreur. Je n'ai jamais su s'il avait mis des points en trop pour m'encourager ou s'il avait réellement fait une erreur. Je me souviens lors de la réunion parent-professeur qu'il avait prévenu ma mère: "Attention: au lycée, le niveau est plus élevé. Pour lui ça va être dur, très dur...". (écrit le: 2012-02-11) catégorie: scolarité - année: 1990

Un enfant sage cliquez pour afficher en grand

date: samedi 05/05/1990 (14 ans) lieu: Colombes

Christine m'offre un livre de Jean-Denis Bredin paru chez Gallimard, « Un enfant sage ». Elle rajoute une note manuscripte sur la page de garde qu'elle termine par: "...nous en reparlerons...". La politesse extrême de cet enfant lui rappelle mon caractère. C'est l'histoire d'un garçon dont les parents sont divorcés. Il obéit à tous les ordres de son père et de sa mère, qui viennent de deux univers très différents. L'action se situe dans les années 30 et s'inspire fortement de la vie de l'auteur. Ça ne me dérangeait pas de lire des romans, mais celui-ci était sans doute trop sérieux. Je crois me souvenir de ne pas avoir apprécié l'ambiance stricte et le désarroi que vivait le personnage principal, plus jeune que moi. Quand on m'a donné ce livre, il est possible aussi que je l'ai ressenti comme une nouvelle tentative de me catégoriser: timide, étourdi et maintenant... sage, trop sage. Quand on essaye de capturer un adolescent, il s'échappe. Les grosses ficelles de ceux qui pensaient devoir me bousculer pour me faire réagir, je les voyais arriver à des kilomètres. Pour me dire ce que je devais faire, il suffisait de me le demander, et quand on me posait une question, je prenais le temps avant de répondre. Tout cela n'explique pas vraiment mon état d'esprit à l'époque, mais les coups que je prenais dans la figure me faisaient plus mal que ce que je voulais bien exprimer. Revenons au livre. Sans doute l'auteur voulait-il exorciser son excès de docilité, ce comportement qui a accompagné la séparation de son père et de sa mère. On finit par dire à chacun d'entre eux ce qu'ils veulent entendre, pour leur faire plaisir. C'est une réaction que doivent avoir eu de nombreux enfants, comme moi, dans cette situation. Ce réflexe n'aide évidemment pas un individu à se définir lui-même comme la synthèse de deux parties, lorsque celles-ci se déchirent. Comment suis-je né, et de quelle façon se comporter, si les personnes dont je suis issu ne s'accordent sur rien ? Il est difficile de répondre à cette question avant d'avoir pris un peu de bouteille. J'imagine qu'à 60 ans, Bredin avait l'expérience nécessaire pour accepter la situation et rédiger ce livre. (écrit le: 2014-09-13) catégorie: livres - année: 1990

En terre irlandaise cliquez pour afficher en grand

date: vendredi 25/05/1990 (14 ans) lieu: Cork

La famille d'accueil nous a trouvé une chambre dans leur grande maison, que je partage avec Romuald, celui qui fait les photos du voyage avec moi. Ce couple assez âgé nous fait goûter les spécialités de la région. Ils ont un fils qui est un peu plus jeune que nous. La journée, nous allons visiter différents lieux aux alentours. Nous verrons Cork, Galway et de nombreux châteaux. La chanson des Christians, "Words", atteint des sommets au TOP50 et passe tout le temps à la radio. Cette chanson, inspirée de "Women of Ireland", composée par Seán Ó Riada colle tout à fait à l'endroit où je me trouve. Le père de la famille d'accueil souhaite savoir si nous voulons aller à l'église. Je dis "Pourquoi pas?", mais en fait il veut savoir si nous sommes croyants au point de devoir aller prier le dimanche. Le malentendu dissipé, nous n'irons finalement pas à l'église. Nos parcours se font la plupart du temps en bus. La couleur qui prédomine est le vert, ce n'est pas un hasard si le "shamrock", le trèfle, figure partout sur les drapeaux et les enseignes en Irlande. Les publicités pour la bière "Guiness", fleurissent également sur notre parcours. Le jour de notre départ, des profs ont retrouvé un tag dans les toilettes publiques (les seules du village). Catastrophe: les correspondants irlandais ont peur que cette mode s'exporte chez eux. Nous aurons droit à un sermon de la part des accompagnateurs. Le retour en ferry sera beaucoup plus tranquille que l'aller, sur une mer d'huile. On aurait dit qu'il s'agissait d'une croisière. (écrit le: 2011-09-02) catégorie: scolarité - année: 1990

lire l'extrait sonore

Sécher la cantine avec Matthieu cliquez pour afficher en grand

date: vendredi 01/06/1990 (14 ans) lieu: St Leu la Forêt

On mange bien à la cantine ? Pas vraiment, mais bon ça reste mangeable. Matthieu m'invite à déjeuner chez lui certains midis. Nous devons aller jusqu'à l'entrée de la cantine et tromper la vigilance des surveillants pour mettre notre carte de cantine dans une boîte. En effet, les élèves qui ne mangent pas à la cantine sont punis s'ils n'ont pas prévenus à l'avance de leur absence. Si une carte manque dans la boîte, cela signifie que l'élève n'est pas venu. Et comme on veut faire ça en douce, sans prévenir personne, il faut un peu tricher. Une fois le forfait réalisé, nous sortons de l'école par un trou dans le grillage. Arrivé dans la grande maison, chez Matthieu, il faut se préparer rapidement un repas. En général, il fait des oeufs brouillés, avec un peu de rhum pour donner du goût. Puis on a la maison pour nous tout seuls. C'est surtout les matchs de Roland-Garros à la télévision qui nous intéressent en fait ! Et si les cours ne reprennent pas avant 15 heures, on peut retourner au collège au dernier moment. Le problème c'est que la conseillère d'éducation va se rendre compte de mon absence une fois, un peu avant la fin de l'année scolaire. Je vais être obligé de faire une heure de colle ! Pas cher payé pour les nombreuses fois où on a mangé à l'extérieur sans rien dire à personne. (écrit le: 2012-09-18) catégorie: scolarité - année: 1990

Notre-Dame de Bury cliquez pour afficher en grand

date: lundi 11/06/1990 (14 ans) lieu: Margency

Pour la rentrée de septembre, ma mère m'inscrit dans un lycée privé à Margency. Elle avait constaté l'effet bénéfique des méthodes éducatives de cette école sur ma grande soeur. Elle espère qu'il en sera de même pour moi, même si elle ne m'a pas demandé mon avis. Cet établissement assure principalement l'enseignement secondaire pour les enfants des villes avoisinantes. Le catéchisme y est assuré par des pères maristes. Ils s'occupent de l'éducation religieuse facultative. C'est la première fois que je ne serai pas scolarisé dans une institution publique. Le proviseur souhaite me rencontrer, ma mère va donc m'accompagner là-bas. Cet établissement privé sous contrat s'appelle "Notre-Dame de Bury". J'aurais du me méfier, ou disons me préparer. En anglais "to bury" signifie "enterrer", c'est la sensation que me fait cet endroit en y entrant. Le domaine, qui appartient aux pères, est assez grand. Il y a un château du XIXème et un grand parc à entretenir. Dans des constructions d'un ou deux étages se trouvent les classes. Nous arrivons dans le bâtiment moderne mais déjà bien fatigué où se trouvent les lycéens. Le proviseur a un bureau au rez-de-chaussée, il nous invite à entrer. Il me pose des questions, sur ce que je souhaite faire dans la vie. On dirait un entretien d'embauche, sauf que je ne m'étais pas du tout préparé à ça. "Qu'est-ce que tu regardes à la TV?". Je me voyais mal lui répondre que je passais mon temps devant le "Club Dorothée". Épuisant dans ma tête la liste des programmes tous plus inavouables les uns que les autres, j'ai fini par répondre "La Météo" en bafouillant. Ça l'a bien fait rire. Je me souviens aussi de ses airs supérieurs. J'avais les larmes aux yeux, de celles qui montent quand on se sent impuissant. Il devait avoir l'impression de nous rendre à ma mère et à moi un immense service en m'acceptant dans "son" école. J'avais surtout le sentiment de lui inspirer de la pitié, au regard de mes bulletins de note et des revenus pourtant honorables de ma mère. Il faut dire que l'admission se fait sur la base de critères scolaires et financiers, le tarif évoluant en fonction du quotient familial. Je mettais les pieds dans un univers totalement étranger à mon mode de pensée. Beaucoup d'élèves de Bury étaient plus doués que moi, ce qui n'était pas difficile, et les revenus de leurs parents dépassaient largement la moyenne nationale. Encore peu enclin à soutenir une confrontation, je faisais aussi l'entrée dans un monde compétitif qui ne me plaisait pas. J'étais prêt à me faire gober comme un huître. Je n'ai compris cela qu'après les vacances scolaires... (écrit le: 2014-11-23) catégorie: scolarité - année: 1990

Brevet des collèges cliquez pour afficher en grand

date: lundi 18/06/1990 (14 ans) lieu: Saint-Leu-la-forêt

Je passe le brevet. Je planche sur l'examen dans une relative décontraction. Ce sont des questions très faciles. On nous demande par exemple ce que signifie 'TGV' ? Quoi qu'il arrive, échouer à cette épreuve n'empêchait pas de passer du collège au lycée. Après l'annonce des résultats, je n'ai pas osé allé voir sur les panneaux affichés à l'extérieur du collège pour savoir si je l'avais eu ou pas. J'ai menti en disant à ma mère que j'avais été voir et que j'étais admis. J'avais un peu honte de ce mensonge, surtout que je n'étais pas sûr d'avoir eu une bonne note. Mathieu ne comprends pas pourquoi je me retrouve dans cette situation, il insiste pour que nous allions vérifier. Je suis retourné au collège quelques jours plus tard avec lui pour voir si les résultats étaient toujours disponibles. Malheureusement, les affiches avaient été détachées. Il faut dire que l'année scolaire était terminée. Le gardien du lycée a bien voulu nous ouvrir la porte et nous a expliqué que les résultats étaient rangés dans un coin. J'ai vu mon nom avec la mention 'Admis'. J'ai remercié le gardien et je suis parti. (écrit le: 2017-03-31) catégorie: scolarité - année: 1990

Nourrir un goéland cliquez pour afficher en grand

date: vendredi 22/06/1990 (14 ans) lieu: St Malo

Vacances avec ma grande soeur. Nous sommes hébergés chez des amis de ma mère à St Malo. Des oiseaux passent leur temps sur les toits des immeubles, et un goéland finit par atterrir à côté de la fenêtre de ma chambre. Je lui met du pain sec sur le rebord de la fenêtre. Chaque matin, il revient à heure fixe, tapant au carreau pour obtenir sa pitance. Après notre départ, j'apprends que l'oiseau continue à réclamer du pain, et j’espère qu'il ne salit rien. Drôle d'animal de compagnie quand même. (écrit le: 2011-07-17) catégorie: voyages - année: 1990

Elles sont sur mon ventre cliquez pour afficher en grand

date: mardi 24/07/1990 (14 ans) lieu: Pont-Saint-Martin

Colonies de vacances à l'époque de l'adolescence. A un moment donné, on croit qu'il est impossible d'avoir moins d'intimité que dans ces instants là. C'était dans les Alpes, et nous apprenions à jouer au tennis. A l'époque, on écoutait l'album de la Mano Negra: Puta's Fever. L'hébergement était dans des bâtiments en dur pour les filles, et des tentes militaires pour les garçons. On peut dire que les soirées étaient agitées, sûrement à cause des hormones. Ca flirtait, et pour certains groupes de garçons, le challenge était de conclure le plus vite possible. Pour les plus cons, dans la tente d'à côté, l'occupation se limitait à des concours de branlette. Du coup, en arrivant dans notre tente même au milieu de la nuit, les moniteurs vérifiaient qu'on se tienne à carreau. L'un d'eux me dit un soir, "sors les mains de ton slip !", je lui réponds, un peu outré, qu'elles sont sur mon ventre. (écrit le: 2011-07-16) catégorie: voyages - année: 1990

La guerre du Golfe cliquez pour afficher en grand

date: jeudi 02/08/1990 (14 ans) lieu: Colombes

Il y a des évènements qui marquent. Parfois, il n'est pas nécessaire d'être personnellement impliqué dans une histoire, pour avoir le sentiment de la vivre de l'intérieur. C'était la première fois que des images aussi précises d'une guerre en cours nous parvenaient par les écrans de télévision. Plus tard, la guerre de Yougoslavie nous marquera par l'absence d'images qui la rendait encore plus mystérieuse. Cette transparence était assez suspecte. Surtout, aux yeux des français, on était là-bas "pour le pétrole". Il y avait d'autres conflits armés sur Terre, mais nous ne n'y envoyions pas nos soldats rendre la justice. On craignait sûrement un nouveau choc pétrolier. Je me souviens des conférences de presse du Général Schwartzkopf, nous détaillant les objectifs à atteindre par le "dispositif" mis en place. Les journaux télévisés passaient en boucle des images filmées en infra-rouge, montrant des colonnes d'obus vert clair s'envolant dans les airs comme des feux d'artifice dans un ciel vert foncé. On pouvait également voir des vidéos en noir et blanc, montrant un missile à tête chercheuse s'abattre sur des sites irakiens 'stratégiques'. Ce sont les frappes soi-disant chirurgicales de l'armée américaine. C'était fascinant. Le présentateur nous mettait en garde: "ces images peuvent heurter". Et pourtant, on ne voyait pas de morts. A posteriori, c'est terrifiant quand on pense aux dommages collatéraux. Tout se passait en direct, devant nos yeux, on ne pouvait donc pas nous mentir se disait-on. (écrit le: 2012-12-09) catégorie: évènements - année: 1990

Sailor & Lula cliquez pour afficher en grand

date: samedi 06/10/1990 (14 ans) lieu: Paris

Je vais à Paris voir un film de David Lynch. D'habitude, je vais à Enghien-les-Bains, mais la salle de cinéma ne joue pas « Sailor & Lula » (« Wild at Heart » en version originale). Ce film raconte la cavale d'un couple éperdument amoureux sur fond d'hommage au Magicien d'Oz et à Elvis Presley. Présenté à Cannes en Mai, le film y a gagné la Palme d'Or. Ce qui m'a attiré, c'est d'abord la bande-annonce. La musique que j'y ai entendue me mettait en transe. Les violons de Richard Strauss y côtoient les guitares métalliques de Powermad. Et puis les images très colorées, l'inquiétante étrangeté toute particulière au cinéma de David Lynch, tout cela me semble familier. Enfin, la beauté des décors et celle de l'actrice principale ont fini de me décider à aller dans une salle parisienne pour voir ce film que j'imagine déjà culte. Avec sa violence morale et physique, teinté de phénomènes surnaturels, il a de quoi perturber les jeunes enfants. C'est pourquoi l'entrée de la salle est interdite aux moins de douze ans. Le film passe en version originale, « V.O. » est aussi le nom que nous avons donné avec Mathieu à notre fanzine de passionnés de cinéma. Je me souviens de cette allumette, filmée en très gros plan, et de cet incendie criminel dans lequel le père Lula décède. Laura Dern, et sa mère, Diane Ladd, jouent le rôle de la mère et de la fille. Nicolas Cage, y campe un gangster au grand coeur, admirateur du « King », brutal et peu porté sur l'ironie. Sa belle-mère fera tout pour le faire disparaître, croyant qu'il a assisté au meurtre de son défunt mari. C'est aussi un « road-movie », dans lequel les personnages passent de la Nouvelle-Orléans au Texas, en donnant une certaine vision désabusée des Etats-Unis. Lula, à bout de nerf, éteint l'auto-radio après avoir écouté le récit de faits divers choquants (et sans doute réels) sur différentes stations. De bout en bout, la chanson de Chris Isaac « Wicked Game » hante une scène dans laquelle le couple, au volant d'une décapotable, discute au milieu de la nuit quand ils croisent une famille victime d'un accident de la route. Une jeune femme, seule survivante du crash, est sérieusement blessée à la tête. Soucieuse uniquement de son apparence physique, elle décèdera sous leurs yeux quelques instants plus tard. La route des amants croisera celle de Perdita, jouée par une Isabella Rossellini méconnaissable, et compagne de Lynch à l'époque. Willem Dafoe y joue le rôle de Bobby Peru, un braqueur de banque pervers au rire niais et aux dents gâtées. Il est inoubliable lorsque, le visage masqué par un bas, il se fait sauter la cervelle d'un coup de fusil à pompe. Seule l'intervention de la bonne fée à la fin du film permettra au personnage principal de retourner vers sa femme et son fils, alors qu'il sort à nouveau de prison. Nicolas Cage, de sa propre voix, termine le film en chantant à sa belle « Love Me Tender », symbole de son amour absolu. Le spectateur ne sort pas indemne de cette expérience traumatisante, dans le bon sens du terme. (écrit le: 2017-07-30) catégorie: cinéma - année: 1990

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Une fois par jour cliquez pour afficher en grand

date: vendredi 23/11/1990 (14 ans) lieu: Paris

Nous allons assister au tournage d'une émission de télévision présentée par Claude Sérillon. Réalisée au studio 102 de la Maison de la Radio, « Une fois par jour » est un programme qui est diffusé depuis quelques jours sur la chaîne Antenne 2. Sérillon ne présentait plus le journal télévisé depuis 1987, en partie à cause de son indépendance et la façon dont il avait interviewé le préfet de Paris sur l'affaire Malik Oussékine. Je me souviens avoir vu Isabelle Giordano, Cabu et Wolinski, ainsi que d'autres chroniqueurs, dans cette émission qui était diffusée entre 18h30 et 20h. Malheureusement, en face d'elle se trouvait des programmes plus populaires (la Roue de la Fortune, Santa Barbara,...). Diffusée pendant quelques mois, cette émission a finalement été déprogrammée faute d'audience. Après avoir attendu dans le hall de la Maison Ronde, nous entrons dans un studio où tout semble beaucoup plus petit qu'à la télévision. Nous ne voyions pas grand chose, assis au balcon, à part les spots accrochés au plafond et qui servaient à éclairer le plateau. Le décor était assez typique des années 1990, brillant, fluorescent. Le costume du présentateur était visiblement trop grand pour lui, au sens propre comme au figuré. (écrit le: 2018-08-04) catégorie: télévision - année: 1990

Stage à Science et Vie Junior cliquez pour afficher en grand

date: lundi 17/12/1990 (15 ans) lieu: Paris

Nous étions obligés de trouver un stage en entreprise pendant notre année de seconde. C'était le moyen qu'avait trouvé le lycée pour nous frotter au monde de l'entreprise, car les années suivantes étaient consacrées au Bac. J'avais signé quelques semaines auparavant ma convention de stage avec ma mère dans les anciens locaux parisiens de Science et Vie Junior. J'étais abonné à ce journal depuis quelques temps, et travailler dans le domaine de la vulgarisation scientifique était mon rêve. Me voici donc dans les locaux un lundi matin, très tôt, accueilli par une jeune femme qui n'a pas l'air de savoir où m'installer. Dans le sud de Paris, à côté de l'héliport, les bureaux sont tout neufs. Finalement, le rédacteur en chef Sven Ortoli arrive et me met dans un coin. Il me demande de rédiger des brèves sur des sujets qu'il a choisi. Aucune ne sera publiée. Je dois taper mes textes sur un Macintosh Classic, un ordinateur que je trouve très pratique. Entre midi et deux, il y a un jeu de Mah-jong qui me permet de passer le temps. La secrétaire que tous le monde appelle "Coco" s'occupe de moi le reste du temps, on déjeune ensemble à la cantine. Le slogan de ce mensuel était "la curiosité n'est plus un défaut". Je leur conseille de le ré-utiliser pour une publicité. Ça sera ma seule participation active au cours de cette semaine. J'ai eu le sentiment d'être là où les décisions étaient prises, malgré mon incompétence je n'ai jamais été mis de côté. Pour cela, je leur suis évidemment reconnaissants. (écrit le: 2011-10-23) catégorie: stages - année: 1990

Un porte-monnaie à Londres cliquez pour afficher en grand

date: lundi 31/12/1990 (15 ans) lieu: Londres

Nouvel an 1991. C'est la liesse sur Trafalgar Square. On est collés les uns aux autres. Mon père, et ma grande soeur sont là. On me colle la main aux fesses (c'était un homme ou une femme ?), pas grave. J'arrive devant le barrage de policiers en tenue, les bobbies, qui fouillent les passants. Ma mère avait eu la bonne idée de me prêter un porte-monnaie assez féminin. le flic me prend pour un pickpocket, je ne comprend rien à ce qu'il me dit, mais mon père arrive à lui expliquer la situation. Ouf ! On peut faire le compte à rebours avec les autres... (écrit le: 2011-07-01) catégorie: voyages - année: 1990

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