date: samedi 15/01/1983 (7 ans) lieu: Colombes
Nous allons à un concert à la MJC de Colombes. Mes copains de classe sont venus eux aussi. Jean et Guillaume, et leur mères étaient probablement là. C'est un chanteur québecois, Gilles Vigneault, qui se produit dans la salle de spectacle ce soir là. C'est peu dire que ce style de musique ne m'intéressait pas, il faut préciser que j'avais 7 ans. Quand les lumières se sont éteintes, nous avons réellement commencé à nous ennuyer. Je ne comprenais pas pourquoi il fallait battre nos mains l'une contre l'autre à la fin des chansons. Ca me faisait mal aux paumes et aux oreilles. Par contre, nos parents semblaient vraiment apprécier le spectacle. Nous en avons profité pour nous éclipser. Nous étions assez petits pour nous glisser sous les planches de bois de l'estrade sur laquelle nous étions assis. L'échafaudage des gradins ressemblait à une cage à singe. Cet espace s'est donc transformé rapidement en aire de jeu, pour nous qui étions de gamins. On s'est tellement amusé qu'on a fini par faire trop de bruit. Je me souviens que je me suis fait gronder. (écrit le: 2013-09-21) catégorie: enfance - année: 1983
date: samedi 05/02/1983 (7 ans) lieu: Gennevilliers
Nous allions faire nos courses dans le supermarché de Gennevilliers, peut-être pour les prix, le choix, et il faut dire que ma mère n'avait aucun risque de rencontrer mon père là-bas. Arrivés aux caisses, il fallait mettre les courses dans les sacs plastiques, puis dans le caddie, mais je n'y arrivais pas. L'odeur de ces sacs me coupait la respiration. J'ai également ce problème avec les fleurs de glycine violettes, avec les blanches ça va. Je retenais ma respiration pour ne pas suffoquer, mais ça ne mangoissait pas tant que ça. Après tout, Superman avait la kryptonite...chaque super-héros a ses défauts. Les éléments qui entrent dans la composition de ces sacs ont du changer depuis, car je ne ressent plus cette gêne. Quoi qu'il en soit, quand nous sortions du magasin, nous arrivions sur une petite place où se trouvait un manège, et un marchand de glaces. On avait le choix, ma soeur et moi entre un tour de manège ou une glace. On devait tendre le ticket au monsieur avant que le manège ne démarre. On pouvait gagner un tour gratuit si on attrapait le pompon que le monsieur agitait au bout d'une corde. Après, nous nous dirigions vers le parking souterrain pour rentrer chez nous. (écrit le: 2011-11-12) catégorie: courses - année: 1983
date: vendredi 25/02/1983 (7 ans) lieu: Colombes
Je suis fan des aventures de ce héros dont le vaisseau spatial a la forme du logo de FR3 ! Très inspiré par Star Wars, l'histoire d'Ulysse n'a plus grand chose à voir avec l'Odyssée d'Homère. Les Dieux de l'Olympe s'acharnent sur le héros, condamné à errer sans fin dans l'espace au 31ème siècle. Le chemin de la Terre a été effacé de la mémoire de l'ordinateur central du vaisseau, Shyrka. Une malédiction a touché l'ensemble de l'équipage, à l'exception d'Ulysse, Télémaque son fils de 12 ans, et Thémis une jeune extra-terrestre qui détient des pouvoirs magiques. Des vaisseaux spatiaux en forme de trident attaquaient sans relâche nos trois héros. Il y avait aussi un petit robot malicieux de couleur rouge, Nono, qui se nourrissait de petits clous. Ulysse l'avait offert à son fils en cadeau. Les épisodes de cette série animée passent tous les soirs de la semaine par tranche de 5 minutes sur la troisième chaîne, et l'épisode est rediffusé en intégralité le week-end. Il m'est arrivé d'insister pour voir un épisode alors que nous étions invité chez des amis de peur de rater un passage important. Pendant les 26 épisodes de la série, Ulysse rencontre des personnages qui peuvent éventuellement l'aider à guérir ses compagnons ou à retrouver le chemin de la Terre. Hélas, il y a toujours un problème à résoudre, et les personnages reviennent à leur point de départ, leur seul espoir étant de continuer le voyage. J'étais fasciné par les vaisseaux spatiaux, j'en ai eu certains en cadeaux sous forme de jouets en métal et en plastique sous le sapin de Noël... L'un de ces jouets était composé de trois parties qui s'emboitaient pour former un vaisseau plus grand. J'ai également eu le vaisseau Odysseus, qui pouvait envoyer des missiles en plastique jaune. Ce qui m'effrayait, c'était la voix de Zeus. Jean Topart interprétait cette voix sombre et théâtrale, celle d'un être tout puissant qui jugeait Ulysse coupable de l'affront qu'il avait fait aux Dieux. Évidemment, je ne savais pas grand chose de la Grèce antique à l'époque. Aujourd'hui encore, la simple évocation d'Ulysse me fait penser à ce dessin animé de science-fiction! (écrit le: 2012-07-15) catégorie: télévision - année: 1983
date: samedi 05/03/1983 (7 ans) lieu: Colombes
On m'a offert un train électrique. Je l'ai mis dans ma chambre. Il y a des petits bâtiments à assembler: gares, maisons, passage à niveau,... Je m'amuse à créer un monde en miniature. On va acheter les boîtes dans un petit magasin à côté de la Bastille. Les maquettes sont de marque Jouef. Il y a de toutes petites pièces à coller les unes aux autres. J'ai beaucoup de mal à ne pas laisser de grosses traces de doigt sur les surfaces plastifiées que la colle a fait fondre. A l'échelle des bâtiments, j'ai de petits personnages: chef de gare, voyageurs pressés, hommes d'affaires en costume...ils sont collés sur le sol. De grosses malles et des fûts sont disposés à l'entrée de la gare de marchandise dont les murs en brique et le toit en tôle ondulée ne tiennent pas ensemble. Ce dont je suis le plus fier, c'est d'une maison de plein pied, avec un grand toit et un salon entièrement décoré couleur caramel. Mon train corail s'arrête à la gare de Bellegarde. Si jappuie trop fort sur le bouton, il déraille dans les virages, alors il faut remettre les bogies sur les rails une par une. (écrit le: 2012-08-19) catégorie: jouets - année: 1983
date: mardi 29/03/1983 (7 ans) lieu: Le Tréport
Nous allons en vacances sur les plages du Tréport. Ce n'est pas loin, c'est au bord de la mer, et c'est un endroit assez grandiose. En tout cas, c'est ce que se sont dit les premiers "congés payés", ces ouvriers qui partaient "à la mer" en 1936. Cinquante ans plus tard, les lieux sont moins remplis. On dirait que ce n'est pas la saison de toutes façons. Nous sommes à l'hôtel, face à la plage. On joue au Jokari sur le parking à côté des galets. C'est une sorte de petite balle en caoutchouc reliée par un élastique à un morceau de bois. Il faut l'envoyer chacun son tour, en frappant la balle le plus fort possible avec une raquette en bois. Mais j'ai aussi des jouets plus récents: un personnage de Batman d'environ 20 cm, avec un costume gris, et tous les accessoires: la cape bleu, le masque,... Dans notre hôtel, le fils de la famille des propriétaires veut jouer avec "mon" Batman. Je ne suis pas d'accord, mais ma mère va finir par me faire accepter de lui prêter. On ne s'est évidemment pas baignés, mais on a profité de la vue, et fait des balades en voiture et à pied. Les galets étaient trop ronds pour faire des ricochets. On s'amuse donc à envoyer les cailloux dans la mer, et à courir près du rivage en essayant de ne pas se faire rattraper par les vagues. (écrit le: 2012-08-19) catégorie: voyages - année: 1983
date: mercredi 20/04/1983 (7 ans) lieu: Colombes
Avec les copains de classe, on allait parfois dépenser notre argent de poche dans une boutique de farces et attrapes. Elle était à côté de la Mairie de Colombes, et vendait des pétards "Tom Pouce". Ces petits explosifs, inoffensifs, étaient vendus par paquets de vingt. On allait dans le terrain vague à côté de chez Jean, pour les faire exploser. Quand on avait un peu plus de courage, on les faisait exploser dans la rue, par exemple dans une bouteille de bière laissée à l'abandon. J'avais aussi un pistolet à pétards, à six coups. On mettait une sorte de disque à l'intérieur du pistolet, et quand on pressait la détente, ça faisait exploser une petite charge. Ça sentait la poudre, et ça faisait du bruit ! On pouvait mimer les scènes d'action au cinéma avec des jouets pareils. Par contre, les parents n'étaient pas enchantés que nous fassions exploser des pétards dans la rue ou les merdes de chien... (écrit le: 2012-11-03) catégorie: bêtises - année: 1983
date: samedi 28/05/1983 (7 ans) lieu: Gennevilliers
Avant de passer au supermarché Carrefour de Gennevilliers, ma mère va parfois laver la Renault 14 dans la station de nettoyage automatique à rouleaux. Après avoir acheté un jeton, il faut faire la queue et attendre que la place soit libre. Avec ma soeur, on négocie souvent pour rester dans la voiture pendant le nettoyage. Il faut dire que c'est un spectacle fascinant ! Les fenêtres bien fermées, on assiste au déchaînement des éléments. En somme, il s'agit de "montagnes russes" sans mouvement. Les tuyaux envoient de fortes quantités d'eau sur les vitres et le pare-brise. Puis ce sont les rouleaux qui se mettent à tourner d'un seul coup, envoyant taper contre le véhicule des milliers de gouttes d'eau qui créent une écume dans un fracas ahurissant. En tournant, les rouleaux occultent la lumière du jour et occupent une place énorme autour de nous. On se fait tout petit, tant on a l'impression d'être entré dans le corps d'une baleine. La seule chose qui nous protège de ce monstre bruyant est cette fine couche de verre Securit. C'est impressionnant de voir ces lamelles bleues qui tournent à toute vitesse. Les rouleaux glissent d'avant en arrière pour nettoyer entièrement l'auto, ce qui nous donne l'impression de faire des mouvements, alors que les roues sont bien calées dans des fentes sur le sol. Enfin, la machine commence à s'arrêter, et l'eau savonneuse disparaît au profit d'une pluie translucide qui glisse en grosses perles sur les vitres de la voiture. La rotation des cylindres s'arrête tout aussi soudainement qu'elle a démarré. La machine ne fait plus aucun bruit. Le jour revient tout doucement à mesure que l'eau s'écoule de la lunette arrière. Ma mère ouvre la porte côté conducteur et met en route les essuie-glaces pour mettre fin à ce spectacle son et lumières. (écrit le: 2016-02-06) catégorie: enfance - année: 1983
date: samedi 18/06/1983 (7 ans) lieu: Colombes
Nous allions parfois au Monoprix de Colombes en voiture. Pour se garer, il fallait trouver une place dans le parking souterrain du marché couvert, en centre-ville. Après avoir fait nos achats, ma mère poussait le caddie jusqu'à la voiture, en passant par l'ascenseur. Nous étions alors devant le gardien du parking. Cet homme, assez âgé, était probablement originaire d'Afrique du Nord. Ses sourcils très noirs et sa barbe grise nous avaient fait pensé à ce personnage que nous voyions souvent à la télé à ce moment là: l'Ayatollah Khomeiny. Pour le remercier de s'occuper des caddies, et de surveiller les voitures, ma mère nous donnait une pièce de 5 francs que nous devions remettre à cet homme. Parfois c'était à moi de le faire, d'autres fois c'était à ma grande soeur de lui apporter. Nous l'avions surnommé « yayatola », car on n'arrivait pas à prononcer autrement. Il est probable que cet homme, qui parlait à peine le français, n'avait aucune idée de la comparaison que nous faisions de lui avec le guide religieux extrémiste iranien. Toujours est-il qu'il avait dans les yeux une reconnaissance exagérée quand nous posions la pièce de monnaie dans sa main ridée. Malgré son sourire, on avait quand même un peu peur de lui. (écrit le: 2012-11-18) catégorie: enfance - année: 1983
date: vendredi 15/07/1983 (7 ans) lieu: Terracina
Nous partons en Italie en Renault 14 avec mon cousin Philippe qui a 17 ans, et qui a amené avec lui une K7 audio avec Thriller de Michael Jackson. La K7 tournera en boucle sur l'autoradio. Le soleil est tellement fort que nous brûlons dans la voiture. Dans le centre de vacances où nous arrivons, il y a la plage et un club pour garder les enfants. Je me souviens que nos goûters étaient composés de morceaux de pain fourrés avec une barre de chocolat noir. Les vendeurs de sucreries ont une glace au parfum très particulier au nom de "Panthère rose", très chimique mais agréable quand même. Nous en avons beaucoup mangé. Au lieu du petit parasol, il y a une petite panthère rose sur un petit bout de bois planté dans la glace. Pour faire une blague, Philippe empruntera la voiture le jour de notre départ pour faire croire à ma mère que sa voiture avait disparue. Ça a si bien marché qu'elle a failli appeler les flics ! (écrit le: 2011-09-06) catégorie: voyages - année: 1983
lire l'extrait sonore
date: mercredi 14/09/1983 (7 ans) lieu: Colombes
J'allais faire du tennis au gymnase Smirliant, à côté de l'école, dans la rue Hoche. Cette activité sportive avait lieu tous les Mercredi. Notre professeur était chauve, et nous faisait faire le B.A.B.A. du petit tennisman en herbe. Il fallait faire rebondir la balle à la verticale sur le tamis de la raquette. Ensuite, le niveau se corsait car il fallait utiliser chaque côté de la raquette alternativement. Enfin, pour valider notre apprentissage, il fallait faire rebondir cinq fois de suite la balle à l'intérieur du cercle d'un panier de basket. D'autres exercices consistaient à viser un carré dessiné sur un mur. Je me souviens de la méthode pour ramasser la balle sans se baisser, en coinçant la balle entre son pied et la raquette, puis en pliant la jambe pour la soulever suffisamment et la faire rebondir. J'étais assez habile et j'adorais ma raquette en bois qui était recouverte de peinture noire et orange. L'odeur des balles fraîchement sorties de leur tube sous pression était synonyme de bon moments passés sur le court. On gagnait une sorte de badge métallique en forme de raquette après avoir validé notre apprentissage. Quand est venu le temps d'apprendre à servir, à rattraper la balle au filet, à faire un passing-shot, un lob ou un coup « slicé » j'arrivais encore à suivre. Les conseils de l'instructeur nous permettaient de prendre les bonnes postures. Je manquais encore de précision dans mes tirs, mais je m'amusais. Puis est venu le moment, inévitable, du premier « match ». Là, je me suis rendu compte qu'il fallait mettre en oeuvre d'autres compétences que celles que j'avais apprises. Le prof devait penser que l'envie de gagner allait de soit. Il me manquait évidemment cet esprit compétitif, que j'aurais sans doute acquis avec un peu d'encouragements. Mais il me manquait surtout la capacité à supporter l'échec. Surpris par la hargne et l'énergie déployée par mes adversaires, je perdais tous mes moyens. Je ne gagnais jamais un seul point. Ajoutez à cela la colère que je ressentais à chaque match qui se terminait, l'amusement avait disparu. J'ai donc assez rapidement abandonné le tennis. (écrit le: 2016-02-06) catégorie: sport - année: 1983
date: mardi 29/11/1983 (8 ans) lieu: Colombes
Pour mon anniversaire, ma mère m'offre un vélo. Mais pas n'importe lequel. Nous avions vu le film E.T., et depuis cet instant, je tannais ma mère pour avoir le même vélo qu'Elliott, le héros qui devient ami avec l'extra-terrestre (peut-être en pensant pouvoir m'envoler comme lui ?). En fait, j'avais besoin de temps en temps de m'échapper de l'appartement pour faire le tour du quartier. Parfois je me contentais de sauter sur les trottoirs du parking derrière l'immeuble du 14 avenue Menelotte. C'était un BMX Raleigh, une sorte de vélo de petite taille, très maniable, avec des jantes en plastique, des pneus de couleur bleue et un cadre chromé qui brillait comme un pare-choc de camion. Il y avait des protections en mousse sur le cadre et le guidon, pour amortir les chocs en cas de chute. A chaque fois que je sortais, je n'allais jamais exactement au même endroit, j'utilisais mon environnement et trouvais des passages secrets. Je me faisais mon histoire, échappant aux méchants ou faisant fuir mes ennemis en donnant un coup de frein au bon moment. Souvent, ce qui me faisait peur, c'était les chiens qui bondissaient sur les clôtures et aboyaient au dernier moment quand je m'approchais d'un peu trop près de chez eux. Le mieux était quand même de pouvoir se balader avec les copains dans les rues de Colombes. Je ne sais pas si les parents laisseraient leurs enfants sortir comme ça dans cette ville aujourd'hui. (écrit le: 2012-08-19) catégorie: enfance - année: 1983
lire l'extrait sonore
les propos tenus n'engagent que son auteur, les souvenirs relatés dans ces anecdotes sont subjectifs | Contactez-moi