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date: mercredi 15/01/2003 (27 ans) lieu: Paris

Alors que j'avais été engagé en 1999 dans un service qui utilisait des fiches cartonnées pour compter les dossiers, je m'étais dit: "Pourquoi ne pas informatiser tout ça?". J'ai pris l'initiative de créer une base de données sous Access avec mes dossiers, pour faciliter le calcul de mes statistiques. Comme je n'avais pas le logiciel installé sur mon poste au travail, j'utilisais mon ordinateur personnel pour développer des fonctionnalités. Je pouvais ensuite les tester au boulot, puis corriger les erreurs, le soir, de chez moi. Ca faisait un an que je développais de nouvelles fonctions. Au cours d'une démonstration de mon outil, notre responsable a pensé que c'était un moyen efficace pour piloter notre activité en temps réel, et qu'il fallait le généraliser dans notre service. Je suis donc chargé de faire rentrer les données de mes collègues dans mon outil, mais certains n'étaient pas d'accord. J'appelle cette application "les fiches retraite", en référence aux fiches en "T" que nous utilisions jusqu'à présent. Rapidement, ma méthode intéresse le contrôle de gestion. Tous les services de retraite de Paris devront utiliser mon outil, et il faut que je rentre les informations de tous les dossiers, gestionnaire par gestionnaire. Ça représentait beaucoup de travail. Après cela, les sites de province du groupe vont avoir leur version de l'outil. J'aurais préféré ne faire qu'une version, mais il aurait été alors nécessaire de demander une autorisation spéciale aux instances qui développent des outils informatiques (DSI). Je me déplace avec le consultant en charge du projet dans les sites de province pour présenter "les fiches retraite", non sans mal. A mon grand étonnement, il y a comme sorte de méfiance, un "a priori" négatif. Quelques semaines plus tard, un intervenant renomme mon application "Spid", comme "Suivi et pilotage des dossiers", mais je déteste ce nom! C'est un peu comme si on avait renommé mon animal de compagnie sans m'en demander la permission. J'arrive rapidement à la limite de mes compétences en matière de développement. D'autant que j'essaye de tout faire tout seul, je fonctionne mieux comme ça. C'est à ce moment que le service informatique commence à s'interroger sur ma légitimité dans ce projet. Chaque site du groupe veut faire évoluer l'outil dans une direction différente (mettre des couleurs sur les dossiers urgents, calculer les statistiques individuelles pour "noter" les gestionnaires,...). A un moment, je me rends compte que je suis dépassé par l'enjeu. En fait, le consultant qui est en charge du projet était en train de développer une solution alternative, un Web Service, nommé "eSpid". Il profite simplement du fait que les données de ma base vont pouvoir être reversées dans le nouvel outil. Je me retrouve donc totalement déchargé de ce projet que j'aurais contribué à faire naître ? Je comprends rapidement que l'outil alternatif qui sera mis en place n'aura pas la souplesse du mien (je développais chaque jour de nouvelles fonctions), ni la rapidité (ce qui est dommage pour un outil qui porte un nom pareil). J'essaye de garder un peu la main sur la suite du projet en participant à des ateliers, mais il est clair que je n'ai plus rien à apporter techniquement ou fonctionnellement. Finalement, on m'oblige à prendre mes congés au mois de mai. A mon retour de vacances, mon rôle n'est plus qu'anecdotique dans le développement de "eSpid". D'autant qu'avec les grèves des trains au mois de juin, je m'épuise dans les transports en commun. Je suis dans un état où je me sens trahi, et totalement impuissant. Je plonge à nouveau dans une forme de dépression. Mes proches le ressentent, surtout Véro. Grâce à son soutien, j'arriverai finalement à digérer cette histoire... On m'associera quelques mois plus tard au développement des évolutions de l'outil. J'apportais mes connaissances métiers, et même si le coeur n'y était plus, j'étais content de garder un lien avec quelque chose que j'avais contribué à créer. (écrit le: 2012-08-11) catégorie: travail année: 2003

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