Catégorie: 'stages'

Stage à Science et Vie Junior cliquez pour afficher en grand

date: lundi 17/12/1990 (15 ans) lieu: Paris

Nous étions obligés de trouver un stage en entreprise pendant notre année de seconde. C'était le moyen qu'avait trouvé le lycée pour nous frotter au monde de l'entreprise, car les années suivantes étaient consacrées au Bac. J'avais signé quelques semaines auparavant ma convention de stage avec ma mère dans les anciens locaux parisiens de Science et Vie Junior. J'étais abonné à ce journal depuis quelques temps, et travailler dans le domaine de la vulgarisation scientifique était mon rêve. Me voici donc dans les locaux un lundi matin, très tôt, accueilli par une jeune femme qui n'a pas l'air de savoir où m'installer. Dans le sud de Paris, à côté de l'héliport, les bureaux sont tout neufs. Finalement, le rédacteur en chef Sven Ortoli arrive et me met dans un coin. Il me demande de rédiger des brèves sur des sujets qu'il a choisi. Aucune ne sera publiée. Je dois taper mes textes sur un Macintosh Classic, un ordinateur que je trouve très pratique. Entre midi et deux, il y a un jeu de Mah-jong qui me permet de passer le temps. La secrétaire que tous le monde appelle "Coco" s'occupe de moi le reste du temps, on déjeune ensemble à la cantine. Le slogan de ce mensuel était "la curiosité n'est plus un défaut". Je leur conseille de le ré-utiliser pour une publicité. Ça sera ma seule participation active au cours de cette semaine. J'ai eu le sentiment d'être là où les décisions étaient prises, malgré mon incompétence je n'ai jamais été mis de côté. Pour cela, je leur suis évidemment reconnaissants. (écrit le: 2011-10-23) catégorie: stages année: 1990

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Stage à France-Soir cliquez pour afficher en grand

date: lundi 16/12/1991 (16 ans) lieu: Paris

Nous sommes à nouveau invités à faire un stage en entreprise. Comme je n'ai pas trouvé, je m'adresse à l'administration du lycée, qui se charge de trouver des stages. Un membre de la famille d'un des profs du lycée travaille à France-Soir. J'ai donc rendez-vous au mois de novembre à Paris pour rencontrer cette personne qui doit me présenter le stage que je vais faire au mois de décembre. Je stresse. Je me perds, je rate le rendez-vous avec ce Monsieur. Heureusement, il n'est pas susceptible et le rendez-vous est reporté la semaine suivante. La rencontre a lieu dans les locaux du journal "Le Figaro". Mon stage doit commencer en décembre, dans les bureaux de Bercy du journal. La loi Évin est passé peu de temps auparavant, ce qui aura des conséquences financières importantes sur l'entreprise. Par contre, il n'y a pas encore d'interdiction de fumer sur le lieu de travail, ce qui ne m'arrange pas! Les cigarettes se consument dans l'ensemble des locaux et créent cette atmosphère particulière, que je trouve irrespirable. Je suis accueilli lundi matin par le responsable des ressources humaines. Certains journaux sont vendus sous la marque « L’Aurore », que France-Soir a racheté, car des clients sont nostalgiques de ce nom, synonyme de l'article d’Émile Zola "J'accuse". D'ailleurs, l'histoire prend une part importante dans l'organisation de la salle de rédaction. La trace de Pierre Lazareff est encore présente lorsque je fais ce stage. Évidemment, le tirage a fondu depuis l'époque glorieuse de cette légende. Les corps de métier me sont présentés par le responsable de mon stage: rédacteurs, correcteurs, comptables, vendeurs d'espace publicitaire... Le quotidien de ce journal, ce sont surtout les plans de licenciement et les grèves. Je vais passer chaque jour dans un bureau différent, mais l'ambiance est délétère et les employés ont peu de temps à me consacrer. A leur décharge, je dois dire que je n'insiste pas beaucoup pour participer: je dégage assez peu d'enthousiasme. Je ne sais même plus à quoi j'ai passé mes journées: sûrement à la rédaction de mon rapport de stage bidonné. Le jeudi, le responsable de mon stage me demande d'accompagner en Seine et Marne un vendeur-placeur balafré qui écoute "Les Grosses Têtes" sur son auto-radio. Celui-ci m'offre le "Pariscope", alors que nous allons voir les imprimeurs du journal. Il m'explique les ficelles du métier, comment fidéliser les buralistes pour placer le journal à un endroit stratégique sur les présentoirs, offrir des exemplaires gratuits, etc... Le lendemain, dernier jour du stage, je présente ma journée de la veille de manière désabusée: "J'ai fait une balade". Cette réponse va rendre le responsable des ressources humaines furieux. En gros, je leur ai fait perdre leur temps pendant ce stage. Ce à quoi je lui répond doucement que mon but est d'écrire des articles, pas de vendre du papier. Il m'annonce que mon stage est terminé, à 10 heures du matin. Je rentre chez moi, et je n'ai plus aucune envie de devenir journaliste. (écrit le: 2011-10-23) catégorie: stages année: 1991

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Un Rempart au bord de la Loire cliquez pour afficher en grand

date: lundi 05/08/1996 (20 ans) lieu: Montjean-sur-Loire

Je me suis à nouveau inscrit à un stage de bénévole « Rempart ». Cette association organise des chantiers dans toute la France afin de sauvegarder le patrimoine en péril. L'année dernière, j'avais fait ce type de stage au château du Coudray-Salbart, mais en avais gardé un souvenir très douloureux. Peu à l'aise dans le groupe, je m'étais senti exclu. Mais je vais quand même essayer de tenter ma chance sur un autre site. La brochure parlait d'un chantier à Montjean-sur-Loire, au bord du fleuve. Mon inscription a été acceptée par l'association, j'organise donc mon voyage. D'abord Strasbourg-Paris, je fais une escale chez ma mère à St-Leu-la-Forêt. Puis je prends le train à Paris Montparnasse, direction Champtocé-sur-Loire, après un changement à Angers. Arrivé dans cette petite gare perdue au milieu des champs, je rencontre un homme souriant qui me tend une main ferme et calleuse. Il se présente: « -Gaby ». Cet homme est un agriculteur quinquagénaire qui porte le bouc. Il a un caractère un peu bourru mais s'avère sympathique et peu causant. Cet été, il est en charge du groupe de bénévoles pour l'association. En quoi consiste le chantier ? Il s'agit de participer à la restauration des Fours à Chaux. Ces énormes bâtisses en pierre de forme conique servaient à fabriquer la chaux à partir du calcaire. Gaby m'accueille dans sa 4L, et m'emmène à Chateaupanne, le lieu-dit où se trouvent les fours. Il semble un peu dépité, mais essaye de garder un certain enthousiasme. Il faut dire que l'endroit est bien détérioré : un corps de ferme délabré cache une vieille cuisine ainsi que les sanitaires. Une grange sert à ranger les outils. Les ronces et les ruines s'éparpillent sur le reste du site, au bord de la Loire. Dans le groupe se trouvent trois étudiants (un couple et leur ami qui viennent du Sud de Paris), ainsi qu'une jeune femme seule. Le soir même, nous allons à Montjean visiter l'éco-musée et assister à un spectacle de Chants marins. Nous dormons sous des tentes individuelles, sauf Gaby qui a sa maison à côté. Les trois étudiants sont scouts, et mettent une bonne ambiance dans le groupe, même s'ils ne travaillent pas beaucoup. Je me souviens être allé boire du muscat de Frontignan avec eux en regardant le coucher du soleil. Ce n'est pas du goût de notre responsable de chantier, qui tel un vieux sage, me demande si c'est bien raisonnable. Plutôt que de remettre en état le four, cette grande tour cachée par la végétation, nous essayons de réparer une petite maison attenante. Au vu des « ouvriers » présents, ce manque d'ambition apparent est à mettre au crédit de la sagesse. Et Gaby n'en manque pas, d'ailleurs il aura l'occasion de nous le montrer lors de nos discussions au coin du feu le soir après le dîner. Malheureusement, les moyens et la main d’oeuvre sont trop limités pour réaliser le moindre ouvrage. Le travail consiste à mélanger le sable, la chaux et l'eau pour faire un mortier. On charge ensuite une brouette pour remonter cette colle à l'intérieur du bâtiment. Un tas de pierres est entassé au centre de cette ruine. Il faut poser ces pierres les unes sur les autres avec le mortier en suivant la verticalité du mur. La jeune fille scout se met parfois en haut de l'échafaudage, et je lui passe les pierres ainsi que le mortier dans un seau. Elle me donne ainsi l'occasion de remarquer qu'elle ne porte pas de culotte. Et je pense qu'elle le fait exprès. Bref. Je m'inspire des techniques apprises à Coudray-Salbart, mais n'arrive pas à faire avancer les travaux car les pierres sont ici dures comme du silex. Arriver à emboiter ces objets aux formes aléatoires relève du casse-tête. Dès qu'il se met à pleuvoir, la colle qui n'a pas séché se désagrège, ce qui nous oblige à tout recommencer. Entre les séances de travaux, Gaby organise des activités, comme des cours de vannerie, une balade à cheval ou des concours de pétanque. Nous irons également visiter la carrière, toute proche. Nous ferons également un tour en « Gabarre », ces bateaux à voile dont le fond plat permettait la circulation de marchandises sur la Loire avant l'invention des péniches. Pour nous occuper avant le dîner, nous faisions parfois un tour à Montjean. Nous allions à la piscine municipale ou au cinéma. Il fallait un peu plus de 3/4h à pied pour faire le trajet jusqu'au centre-ville par la route, et nous tendions quelques fois le pouce pour faire du stop (ce qui marchait assez peu). Un vieil homme en 2CV nous a pris une fois, mais il a conduit tellement mal que nous aurions préféré qu'il nous laisse derrière lui. Quelques jours plus tard, la jeune femme seule s'en va alors que nous n'avions pas vraiment fait connaissance. Elle est assez vite remplacée par deux garçons, des cas sociaux envoyés par la justice, pour être remis dans le droit chemin en accomplissant un travail d'intérêt général. Le premier est un jeune homme qui vit dans les environs, et passe son temps à boire. Il est sympathique mais un peu collant et surtout très bavard. Toutes ses anecdotes se terminent irrémédiablement par « j'étais blindé », c'est-à-dire qu'il avait trop bu. Le deuxième garçon tremble constamment. Il vient d'une grande ville, et semble planer très haut dans le ciel. Il tape des clopes à un des scouts, jusqu'à ce que celui-ci en ait assez de lui en donner. Son regard est perdu, son discours décousu. Cela suffira à nous inquiéter, si bien qu'il finira par nous raconter son histoire: la drogue dure, la folie, l'internement. Ces deux arrivants ont donc une histoire assez similaire : l'addiction à l'alcool pour le premier, et à la drogue pour le second. Inutile de préciser qu'avec ces deux lascars, les travaux n'avancent pas très vite. D'autant que les scouts vont devoir partir, car leurs vacances se terminent. Le soir, avant de m'endormir dans ma tente, je lis le roman de Milan Kundera, « La Lenteur », que Christine m'a prêté. Un jour, le capitaine qui nous a fait faire un tour de Gabarre m'appelle. Il organise une sortie pour des chinois en balade à Montjean, et a besoin de mon aide pour mener la barque. Son coéquipier habituel n'est pas là, il me confie donc la barre ainsi qu'un gilet de sauvetage. Ma tâche consiste simplement à guider le bateau en bois entre les bouées rouges à droite, et les bouées vertes à gauche. Je me souviens du tracé parcouru quelques jours plus tôt, et je mène la Gabarre avec habileté. Arrivé au milieu du trajet, le capitaine me fait un léger signe de la tête que je ne comprends pas. Il essayait de me prévenir que je me dirigeais à gauche d'une bouée verte... Il saute sur la barre mais n'arrive pas à faire changer de cap à temps à son bateau. En fait, la bouée s'était détachée de son support et se trouvait dans une mauvaise position. J'avais donc pris la bonne décision, mais les chinois à bord ont eu la peur de leur vie ! Rentré au port, le capitaine me remercie pour mon aide. Afin de me récompenser, il remet en état un vieux vélo qui me permettra de faire le trajet plus rapidement entre le chantier et le centre-ville. Arrive le dernier jour, et je dois bien admettre que les travaux n'ont pas avancé du tout. Pour protéger notre travail jusqu'à l'été prochain, Gaby pose un mortier imperméable au dessus des pierres. Nous allons faire une dernière balade, au cours de laquelle nous allons rencontrer un des élus de la région. Il me demandera ce qui pousse quelqu'un comme moi à m'intéresser au patrimoine, et plus particulièrement aux Fours à Chaux. J'ai eu un peu de mal à lui répondre ! Le lendemain, mon train part de la gare de Champtocé. Gaby n'a pas osé me demander le paiement du séjour (une très faible somme qui permet de payer les repas). Je signe le chèque sur le capot de la 4L en lui disant que j'aurai du y penser avant. « Voilà mon chauffeur » lui dis-je. Le train me ramène à Paris tard dans la soirée. (écrit le: 2016-12-07) catégorie: stages année: 1996

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Kafé Théâtre cliquez pour afficher en grand

date: lundi 01/09/1997 (21 ans) lieu: Strasbourg

Je ne pouvais pas faire les deux ans de mon BTS en stage dans la même entreprise. Je vais donc devoir à nouveau chercher des opportunités. Une des employées de l'OGACA, le cabinet comptable avec lequel travaillait le Théâtre où j'avais fait mon précédent stage, connait une personne qui cherche un stagiaire. Thierry MEYER est le comptable du "Kafteur". Il s'agit d'un café-théâtre situé à côté de la gare de Strasbourg. J'ai rendez-vous avec lui à l'entrée de la salle de spectacle, là où se trouve la caisse. Il m'explique l'histoire de cette association, née quelques années plus tôt, au "Café des Anges", près de la rue de Zurich. Ils ont ensuite racheté une petite salle pour produire des spectacles. Je suis engagé en tant qu'aide-comptable, avec une indemnité de 1800 francs par mois. Je m'occupe de la caisse certains soirs. Mon boulot consiste surtout à vérifier que les comptes sont justes. Le contexte dans lequel j'arrive est assez tendu: l'association a organisé un festival de spectacles d'humour quelques mois auparavant. Les places se sont bien vendues, mais le coût de l'opération a fragilisé les comptes. Les recettes ne couvraient pas les dépenses. Tous les voyants sont dans le rouge. Il faut serrer les boulons, et essayer de tenir le coup financièrement. Je me souviens être allé dans une boutique d'à coté pour faire des photocopies de documents administratifs. J'avais photocopié deux feuilles blanches, que j'avais jeté. La facture de la boutique ne collait pas avec le nombre de photocopies que j'avais effectué. j'ai eu droit à un petit cours sur le gaspillage de la part de la secrétaire. Thierry me terrifiait un peu. Il arrivait en fin de journée, après avoir travaillé dans son entreprise qui gérait des employés en Intérim. Il garait sa moto, arrivait avec son casque et son air maussade pour vérifier la trésorerie. Jean-Luc est l'âme de cette bande de copains. Il est acteur et se produit dans le rôle du Capitaine Sprütz. Nathalie occupe le poste dans lequel je vais devoir la remplacer pendant son arrêt maternité. Il se dégage de cet endroit une bonne humeur qui rayonne chez tous les membres de l'association. Leur enthousiasme était vraiment communicatif... (écrit le: 2013-12-15) catégorie: stages année: 1997

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Noël en Trabant cliquez pour afficher en grand

date: jeudi 25/12/1997 (22 ans) lieu: Strasbourg

Thierry, le comptable de l'association a deux véhicules de l'Allemagne de l'Est de marque Trabant. Il ne sait jamais où les garer, et les laisse souvent dans la rue. Ce n'est pas vraiment une bonne méthode car les voitures qui semblent abandonnées sont automatiquement mise en fourrière. Jean-Luc lui propose de garder une des deux voitures dans son garage, mais il faut la déplacer en la tractant, car le moteur ne démarre plus. Je vais conduire ce véhicule pendant que Thierry va le tracter, il suffit de freiner et de tourner le volant. Après avoir rempli mon devoir, il me raccompagnera, et je suis encore une fois seul, mais je n'ai rien prévu pour le réveillon. Je vais me préparer un repas, avec un sachet de saumon fumé et d'autres victuailles que quelqu'un avait oublié dans un sac de course dans le parking souterrain. Mon plat sera un peu raté, même si les ingrédients étaient frais, j'ai mis trop de sel. J'ai encore du mal à me faire la cuisine. (écrit le: 2011-09-02) catégorie: stages année: 1997

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