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Arcs 2000 cliquez pour afficher en grand

date: samedi 15/03/2014 (38 ans) lieu: Bourg Saint Maurice

Je pars à la station de ski "les Arcs" pour une semaine. Cela faisait sept ans que je n'avais pas glissé sur des pistes. La dernière fois, c'était à Serre-Chevalier, dans une résidence de la RATP. Cette fois, j'ai loué un meublé, et l'échange des clés avec le propriétaire se fait à la station de métro Olympiades, pas très loin de l'endroit où je travaille. J'avais choisi le site Promovacances, sur les conseils d'une collègue de travail. C'est la première fois que je pars en vacances seul à une période où Véronique n'est pas internée. Pour moi, c'est comme une double libération. Mon travail pèse énormément sur mes épaules, et la responsabilité que je ressens à m'occuper de Véronique m'oblige à vivre deux journées de boulot en vingt-quatre heures. Je pars donc avec l'espoir de me reposer totalement. Après huit heures de route, j'arrive en voiture dans cette station à deux mille mètres d'altitude. Mais il n'y a aucune place de parking disponible. Garé en double file, je descends mes bagages dans le studio du rez-de-chaussée, puis reprend le volant, exténué. Je cherche pendant plus d'une heure à mettre mon véhicule à l'abri, et finis par trouver par hasard un emplacement au fond d'un parking payant un peu avant 22h. Le petit appartement lambrissé est équipé d'un canapé-lit et de deux lits superposés. La kitchenette n'est pas extraordinaire, et le balcon semble avoir été abandonné depuis bien longtemps. Mais tout ces détails sont bien vite effacés par le plaisir de me sentir presque chez moi. Après avoir avalé un repas composé des restes de mon pique-nique du déjeuner, je m'affale sur un lit puis m'endors tout de suite pour douze heures de sommeil. Le lendemain, je regarde par la fenêtre en plissant mes yeux ébahis. La ligne de crète est majestueuse mais le paquet de neige entassé sur plusieurs mètres d'épaisseur gêne mon point de vue. C'est encore les vacances scolaires d'hiver pour la zone A. La pollution a entraîné l'application d'une circulation alternée en région parisienne. De loin, je vois la nappe de gaz toxique dans la vallée, alors qu'ici l'air est pur et le temps magnifique. Je passe les deux premières journées à dormir presque tout le temps. La fatigue accumulée et l'altitude couplée au grand air me donnent des envies de farniente. Je joue sur mon smartphone et regarde un peu la télé. Je fais quand même quelques courses alimentaires. Les logements sont interconnectés par des passerelles et des couloirs, ce qui permet de sortir en chaussures de skis. Je me perds un peu dans ce dédale sombre qui contraste avec la luminosité ambiante. J'aime aussi me promener dans les rues désertes mais seulement à la nuit tombée. Le troisième jour, je prends un forfait pour accéder au domaine skiable. Je profite ensuite d'une réduction sur la location des skis négociée par le propriétaire de l'appartement. L'enneigement est idéal pour parcourir les pistes vertes et bleues situées aux alentours de mon logement. L'environnement sur lequel je glisse est immaculé, le silence est à peine troublé par les autres skieurs. Une sorte de grand cercle tracé sur un aplat dans la neige attire mon regard. Il s'agit d'une des oeuvres d'art éphémères qui jalonnent la montagne. Quelques jours plus tard, c'est l'arrivée de ma mère et Gérard qui ont appris que j'allais seul dans cette station. Ils ont décidé de faire un détour pour passer deux nuits dans l'appartement que j'ai loué. Ils en profiteront pour se balader en montagne et visiter une exposition de sculpture sur glace avec moi. Ils repartent le vendredi et je me sens à nouveau très seul. Avant de faire mes bagages pour partir le lendemain matin, je parcours les pistes une dernière fois afin de profiter au maximum de mon forfait. Je ne sais pas encore quand je pourrai à nouveau chausser des skis. Je passe une dernière nuit dans un sommeil profond, les rêves remplis de souvenirs du séjour. Alors que je sors du parking avec ma voiture le samedi matin, je suis arrêté à la barrière par l'automate qui refuse mon paiement. L'employé du sous-terrain vient m'aider en m'expliquant que j'ai atteint le maximum de facturation possible, et il me fait régler ma dette dans sa cabine. Je suis ensuite assez vite arrêté sur la route par la file ininterrompue de voitures qui se dirigent comme moi vers la région parisienne. Je roule au pas, mais ne suis pas pressé, car rien de bien excitant ne m'attend chez moi. (écrit le: 2023-04-07) catégorie: vacances année: 2014

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Cosmos cliquez pour afficher en grand

date: samedi 19/07/2014 (38 ans) lieu: Carrières-sur-seine

Au cours d'un podcast de Gameblog, que j'écoutais dans les transports en commun, un intervenant parle d'une série de documentaires de vulgarisation scientifique: "Cosmos, Une odyssée à travers l'univers". Il s'agit d'un programme diffusé sur la télévision américaine en 2014, et qui fait suite (ou plutôt rend hommage) à la fameuse série de Carl Sagan, celle qui date des années 1980. J'ai attendu que tous les épisodes soient disponibles pour regarder l'intégralité de la série. L'ensemble des connaissances qui y sont présentées est bien connu des scientifiques. Je connaissais la plupart des concepts, mais la manière de les présenter aide énormément à comprendre et à assimiler les informations qui sont distillées dans les treize épisodes. L'évolution, le réchauffement climatique, les mécanismes qui régissent l’univers, la naissance du temps et de l’espace, tout est abordé de façon très naturelle. Neil deGrasse Tyson est le maître de conférence de luxe qui nous tient la main à chaque épisode. Cet astrophysicien a un réel talent pour vulgariser les découvertes scientifiques les plus récentes. Les effets spéciaux, dignes de films hollywoodiens, s’appuient toujours sur les études des spécialistes. Ils ne servent pas qu’à amuser la galerie. J’avais le sentiment que cette présentation éclairait les bribes de connaissances que j’avais assimilé au cours de mes lectures ou pendant mes études. Tout devenait plus clair. Par exemple mes questions sur la nature humaine trouvaient quelques réponses. Qu’est-ce qui nous anime, si ce n’est la conséquence d’un avantage donné par l’évolution à notre espèce ? Cet atout, c’est cette capacité à nous adapter, à apprendre, à transmettre à notre descendance ce qui a bien fonctionné pour nous. Là où il fallait des milliers de générations et du hasard pour forger nos corps par une sélection impitoyable, une simple idée suffit désormais pour corriger un défaut… ou faire une erreur épouvantable. Car la réflexion nous permet de résoudre les problèmes, mais elle s’accompagne d’un prix insupportable à payer. Elle n’offre aucune garantie contre les fautes de logique, les raccourcis et les choix à court terme. Et les religions ont bien compris que ce paradoxe est la source de nos tourments. On en viendrait presque à envier nos compagnons sur Terre, ces animaux sauvages capables de vivre toute une vie sans se poser de questions. On pourrait avoir envie de les rejoindre et retourner vivre sous les arbres. Mais ce serait un leurre. Les êtres humains peuvent tout faire, le meilleur comme le pire, c’est bien tout ce qui compte. Comment éviter notre propre extinction ? Un peu plus de curiosité, d’imagination et de bienveillance, ce sont sans doute les seules choses dont nous manquons. Et aussi la sobriété peut-être ? (écrit le: 2016-07-01) catégorie: télévision année: 2014 son

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Valence-Montélimar à vélo cliquez pour afficher en grand

date: samedi 20/09/2014 (38 ans) lieu: Montélimar

ViaRhôna. Ce nom désigne une longue piste cyclable qui relie le lac Léman à la Méditerranée en suivant le cours du Rhône. J'avais l'idée de suivre le tracé de cette piste, quand j'aurais le courage… et le temps. Mais j'étais souvent pris par mes obligations professionnelles et familiales. Il faut plus d'une semaine pour rejoindre la Camargue en organisant les étapes qui relient les Alpes à la mer. Je cherchais un moyen de réaliser mon rêve, hélas je n'avais trouvé aucune solution réalisable au bout de quelques mois. J'avais fini par renoncer. Et puis une ouverture s'est présentée. Un voyage dans la Drôme avec Véronique pouvait se faire au mois de septembre, et je décidais d'y coller une activité solitaire: rouler au bord du Rhône entre Valence et Montélimar. Je me renseigne sur le tracé, et découvre sur un site internet que le parcours est en pointillé: la ViaRhôna existe en grande partie dans l'imagination de ses concepteurs, il n'est pas possible de maintenir un chemin aussi long sans y mettre d'immenses moyens, mais ceux-ci n'étaient pas à la hauteur de leurs ambitions. De toutes évidences il n'y a pas de cohérence globale, à part quelques panneaux qui vont m'aider à ne pas dévier du chemin. Nous partons donc vers Montélimar, où nous avons réservé une chambre à l'hôtel "Beausoleil**" proche du centre piéton de la vieille ville. Les lieux sont empreints de nostalgie et les touristes viennent y chercher le souvenir du passage de la Nationale 7 et des fameux embouteillages de la route des vacances sur la côte d'Azur. La route nationale chantée par Trénet a subi une hémorragie en 1966 quand l'autoroute A7 a transfusé le flot des voyageurs sur une belle ligne droite. Mais le patient respire encore et la ville reste accueillante, comme nous le constaterons après quelques heures de route. Le parfum du nougat nous caresse les narines alors que nous parcourons les alentours du théâtre et du château. Nous avons garé la voiture dans le parking de l'hôtel et prenons possession de notre chambre. Je demande à l'accueil un endroit pour poser mon vélo à l'abri, et l'employé de l'hôtel pose mon VTT à la cave. Avant de m'endormir, je scrute minutieusement les sept feuilles de papier sur lesquelles j'ai imprimé le détail de mon parcours, les passages les moins évidents sont surlignés au stabilo. Après avoir pris le petit déjeuner, nous partons vers Valence. Après avoir fait quelques détours, nous finissons par trouver le point de départ. Véronique prend le volant pour rentrer à l'hôtel. Je lui ai donné rendez-vous à l'heure du déjeuner. A cet instant, une impression de liberté m'enivre. Plus d'entraves d'aucunes sortes, c'est la première fois depuis des mois que je n'ai aucun compte à rendre. J'ai juste à suivre le cours d'un fleuve, une perspective des plus reposantes. Je traverse le pont afin de rejoindre la rive droite du Rhône et passe par la même occasion en Ardèche. Il fait un temps magnifique, et le paysage est sauvagement canalisé par des infrastructures de toutes sortes. Des routes, des ponts, un chemin de fer et un barrage hydroélectrique ponctuent ma balade. C'est aussi la France des années 60 que j'ai sous les yeux. Celle de l'agriculture intensive, du TGV, des autoroutes et des centrales nucléaires. Ces ajouts très récents contrastent avec la topographie marquée par la fonte des glaciers millénaires. Des arbres fruitiers et des zones maraîchères longent ma route dominée par les monts d'Ardèche à l'ouest. Devant moi s'envolent d'énormes volutes blanches depuis les cheminées de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse. J'ai soigneusement suivi le plan mais suis souvent obligé de faire demi-tour après avoir compris les signes inscrits sur mes petites feuilles de papier. Arrivé au bout d'un chemin longeant un champ de panneaux photovoltaïques, je suis bloqué par des barrières, et suis obligé de passer dans un conduit en béton avec de l'eau jusqu'aux mollets. Puis je finis ma route à côté des champs de lavande avant de traverser une zone d'activité commerciale au nord de Montélimar. J'arrive à destination après trois heures et demi de pédalage intensif, les jambes et les bras cuits par le soleil. Juste à l'heure pour le repas de midi. (écrit le: 2020-06-26) catégorie: voyages année: 2014

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